vendredi 2 avril 2010

Le projet culturel comme principe de la valorisation et de la gestion du patrimoine

ETUDE DE CAS : LE MUSEE NATIONAL D’ALEXANDRIE
Fiche d’état des lieux



En 1929, ASSAD PACHA BASSILI, célèbre commerçant de bois, se construit un palais à Alexandrie. Ce palais deviendra le local du consulat américain à Alexandrie. En 1996, le palais sera racheté par l’Etat égyptien qui nourrit l’espoir d’un projet muséal vu la fermeture des musées de la ville (musée gréco-romain, musée des bijoux royaux, musée Hussein Sobbhy). Le Musée National d’Alexandrie qui se présente comme un musée d’histoire, sera inauguré en 2003 et par cela même ouvert au public. Il se veut une institution singulière et significative parmi les maisons culturelles de la ville d’Alexandrie (Bibliothéca Alexandrina, Catacombes Kom el-shoquafa, Fort de Qait bay, colonne de pompée).C’est ce qui sera l’objet de notre état des lieux dont la fiche est la suivante.
1. L’ENVIRONNEMENT
1.1. L’environnement plus ou moins lointain
Le point de départ de la visite du Musée National D’Alexandrie est l’université Senghor d’où nous sommes partis en car. Débouchant sur la corniche, nous empruntons en contournant par la droite la rue du Canal de suez (avec comme élément dominant le cimetière chrétien sur la gauche) puis la rue Fouad, rue principale sur laquelle se trouve le musée. Il faut dire néanmoins, que l’on peut se rendre au Musée National D’Alexandrie de diverses manières d’où la possibilité de parler du chemin retour comme voie d’accès et là en sortant de l’université par la gauche, on emprunte la rue au Niveau de l’Eglise anglicane Saint Mark qui aboutit à la rue Fouad pour un trajet direct vers le musée.
Le Musée National D’Alexandrie est ainsi situé dans le quartier Bab Shari sur la rue Fouad, il est longé à gauche par la rue Ahmed Chalabi et à droite par la rue Abdel Meguid Morsi. Des structures sont présentes dont l’office du port d’Alexandrie à droite du musée ; en face, nous avons une école du nom de Kauméya language school et l’office de protection des propriétés de l’Etat. En termes de signalétique routière ou piétonne, l’observation donne de savoir que les panneaux d’affichage ne font guère état de mentions relatives au musée du moins en langues connues de nous que sont le français et l’anglais. Incapables de déchiffrer la langue arabe, nous ne saurions conclure en la présence d’une signalétique concernant le musée. C’est le lieu de comprendre qu’une personne ne pouvant lire l’anglais et l’arabe aurait des difficultés à s’orienter dans la ville dans le cadre d’une visite du musée. Une signalétique tenant compte de la diversité culturelle et partant linguistique s’impose et ce de différentes manières (panneaux, affiches,…)
1.2. Les abords
En l’absence de parkings, les voies qui jalonnent le musée s’avèrent étroites par rapport à la densité de la circulation routière La rue est constamment encombrée du fait des cars transportant les touristes au site . Ces cars sont ainsi obligés de stationner soit dans la rue Ahmed Chalabi ou dans la rue Abdel Meguid Morsi ; lesquelles rues se voient encombrées.

Le site identifié est un musée dont l’architecture rappelle l’époque italienne moderne. Construit en béton avec des formes décoratives à chaque niveau, et de couleur blanche symbole de paix, le musée est cerné d’allées aménagées, d’un espace vert à l’arrière avec des gradins à quatre niveaux en demi cercle, une salle de conférence (anciennement un garage) au-dessus de laquelle se trouve une cafétéria tombée en désuétude . Il convient de remettre cette cafétéria en service pour permettre aux visiteurs des moments de restauration. A l’avant du site, nous trouvons un espace aménagé (voir photo ci-dessus à gauche)
1.3. L entrée du site
En entrant dans le site, nous découvrons après le portail d entrée la billetterie tenue par deux agents avec un début de signalétique à savoir la précision des tarifs d entrée (étrangers : 30livres, étudiants étrangers: 15 livres, égyptien : 2livres, étudiants égyptiens : 1livre). Après quoi on accède à la salle de contrôle équipée d un scanner avec des agents des forces de
l’ordre présents tant aux abords du site qu’à l entrée. L’on se rend de la billetterie à la salle de contrôle par un couloir assez étroit ne facilitant pas le passage des visiteurs tant en ce qui concerne l’entrée que la sortie du site.
Une signalétique se fait jour a l’entrée du site quoique insuffisante. Elle est matérialisée par des poteaux obliques de couleur rouge qu’on retrouve aussi dans l arrière cour comme on peut l’observer sur les deux prochaines photos:

Il faut dire que le contrôle est le lot des forces de l ordre qui disposent d un local à cet effet. On note aussi la présence de soixante cameras comme outils indispensables du système de sécurité et des issues de secours.

2. LE SITE
Le Musée National D’Alexandrie propose différents services aux publics.
Le musée virtuel qui permet de parcourir toutes les collections à partir d un poste multimédia.
La boutique où se vendent des produits dérivés.
Les spectacles (théâtre, danse) organisés dans le cadre de l animation même du musée.
Les activités éducatives (histoire, archéologie, papyrus, Cléopâtre) le plus souvent avec des élèves et écoliers par groupes de vingt-quatre enfants.
Les relations publiques
Les toilettes à la section pharaonique et à la salle de conférence.
En visite de façon ponctuelle, l’observation que nous faisons du fonctionnement des services est celle de l ouverture au public sans distinction aucune du musée virtuel et de la boutique. Les services fonctionnent de façon traditionnelle; le fonctionnement est en outre rendu difficile par la barrière linguistique.
2.2. Le parcours
Dans le hall d’entrée, nous observons ce qui suit :

Il s’agit d un ensemble de données représentant respectivement : l’insigne du
Musée National d’Alexandrie, Le pays d Egypte, Le plan de chacune des sections du musée, des symboles de chaque section du musée. A cela il faut ajouter des piliers de signalisation de couleurs rouges et de formes obliques comme ceux observés sur la page précédente .
L’on peut y lire le dispositif de présentation générale du musée qui comprend trois sections : la section pharaonique au rez-de-chaussée avec en sous-sol la tombe (ou blauckauss) qui présente des sarcophages, la section gréco-romaine au premier étage et la section islamique, copte et moderne au second étage.
Le visiteur est donc convié à parcourir le musée dans l’ordre indiqué c’est-à- dire du rez-de-chaussée au second étage. Le Musée National d’Alexandrie est un projet, il faut le rappeler, né de la volonté des autorités étatiques en l’occurrence le Ministère égyptien de la culture, qui dans un souci de décentralisation, a décidé d’implanter dans les grandes villes du pays des musées nationaux qui retracent l’histoire de l’Egypte. Il n’est donc pas l’émanation du gouvernorat d’Alexandrie et à ce titre ne se limite guère à la seule histoire locale.
On peut donc relever une adéquation entre le parcours et le contenu du projet du fait que le musée retrace l’histoire de l’Egypte ; Egypte à laquelle appartient Alexandrie.
Cependant, en termes de cohérence, une distinction s’impose. En effet, l’on s’attend à effectuer un parcours nourri par un ordre de classification entre autres chronologique Si la section pharaonique fait l’objet d’une cohérence acceptable-car on passe de l’ancien empire au moyen empire puis le nouvel empire et la dernière période pharaonique-, il n’en va pas de même de la section gréco-romaine qui présente des défaillances en termes de cohérence car la chronologie n’est pas respectée ; et de la section islamo-copte-moderne qui est totalement incohérente.
Cette rupture dans la cohérence a pour conséquence de bouleverser la logique du parcours et le comportement des publics qui n’en sont que moins lotis. On se retrouve avec des visiteurs qui, en l’absence de guides commencent leur visite par le premier étage puis le second avant de revenir au rez-de-chaussée.
A ce niveau il faut relever un certain nombre de contraintes :
- Contraintes spatiales : Le musée est un bâtiment qui s’avère exigu en tenant compte de la superficie réservée à chaque section. Les collections ne disposent pas d’un contour de diamètre suffisant pour une bonne exploration des objets Les couloirs de circulation d’un étage à l’autre sont encombrés car les visiteurs vont et viennent dans tous les sens. Il n’y a pas non plus de salles d’expositions temporaires.
-Contraintes techniques et matérielles : Le musée dispose d’un laboratoire mais non d’un restaurateur du moins de façon permanente. Cela implique que les objets en phase de restauration mettent du temps avant de regagner la salle d’exposition. En outre, les collections du musée sont le fruit d’un prêt permanent de l’Etat Egyptien (propriétaire des collections) au musée dont la politique d’acquisition n’est ainsi pas active. A cela, on note que certaines collections ont été prêtées au musée de la bibliothéca d’où leur insuffisance relative.
-Contraintes budgétaires : Elles sont étroitement liées à l’administration publique (lourde et lente) et résultent de l’absence d’autonomie administrative et financière du musée. Le musée dépend du Ministère égyptien de la culture. Ainsi les recettes générées par le musée (en moyenne vingt-mile livres par jour) sont reversées audit Ministère qui les reverse à son tour au Ministère de l’économie et des finances. Il en découle le défaut de contraction entre recettes et dépenses car toute dépense doit faire faire l’objet d’une demande adressée aux ministères concernés chargés de mettre les fonds à disposition du musée.
Fort de leurs incohérences par endroit, les collections (au nombre de mille huit-cent) présentent un intérêt à la fois historique et national et local. Elles tiennent compte de tous les publics et participent de la fonction d’éducation du musée.
Les collections sont pour la plupart conservées à des températures nécessaires à leur conservation tenant compte du principe de l’humidité relative. Les thermomètres observés dans les vitrines présentaient une température allant de -50°c à 17°c.
En revanche l’éclairage, nonobstant le souci de conservation des collections, est très faible .
2.3. La médiation.
Le Musée National d’Alexandrie dispose: d’un Directeur du musée, du Directeur de tous les musées d’Alexandrie, d’un chef de département ou de section pour chacune des trois sections; lequel est assisté de six à huit conservateurs, d’une responsable du service pédagogique avec une équipe de quatre personnes, de vingt-cinq guides, d’un service de sécurité du musée .Il faut noter que les chefs de départements ont un statut de travailleurs permanents alors que tous les autres agents sont liés au musée par contrat et ne sont pas formés initialement pour la tâche à eux dévolue.
Le personnel chargé d’aider à la visite est disponible en cas de visites guidées mais en cas de simples visites, le visiteur est livré à lui-même. Aussi, le site du musée (www.alexmuseum.gov.eg) est un moyen de le découvrir à des lieux de distance. Cependant, on ne trouve aucun document d’information et de promotion du musée, ni même de dépliants d’orientation ; ce à quoi il faudrait penser.
3. LES PUBLICS
La typologie que l’on peut faire du public est la suivante :
-Statut social : écoliers, élèves, étudiants, travailleurs et professionnels
-Nationalité : nationaux et non-nationaux (avec une grande proportion de touristes venant de l’Europe, l’Asie, l’Amérique).
-Tranches d’âge : enfants, adolescents, jeunes, adultes, vieux.
Tout compte fait, on retient une fréquentation croissante avec les données suivantes : sur les quatorze mille visiteurs du mois de mars 2007, on notait dix-mille touristes et quatre mille égyptiens. Au mois de mars, on avait huit mille visiteurs. Les personnes à mobilité réduite. disposent d’une prise en charge avec passage aménagé au rez-de-chaussée puis ascenseur jusqu’au second étage. Elles ne bénéficient pas d’accès à la tombe.

SOURCES D’INFORMATION

Sites internet
-www.alexmuseum.gov.eg
-www.google.com
-www.yahoo.fr


Personnes Ressources
- SOBHY WOUR Inès, conservateur au musée national d’Alexandrie
-Mme Madiha, responsable du service pédagogique
-PANNI, Frédéric, Enseignant


Livre
EMPEREUR, Jean-Yves.- Alexandrie hier et demain.-(Paris) : Gallimard, 2001.-159p


Photothèque

-PANNI, Frédéric
-MOULARET, Renaud-Guy Ahioua





Présenté par :
M. MOULARET Renaud-Guy Ahioua

Aucun commentaire: