mercredi 19 mai 2010

Culture africaine et Développement 5



Après avoir connu une évolution à travers le temps, passant par des tablettes, le volumen, le papyrus, le livre devient manuscrit avant de connaître une ère industrielle avec l’invention de la presse par Gutenberg. C’est l’imprimerie qui va marquer la démocratisation du livre jusqu’à la fin du 20e siècle où l’on parle du livre électronique. Quelles que soient les formes qu’il ait connues, le livre a des fonctions principales qu’on lui reconnaît. Il représente un support d’écriture en ce sens, le livre comporte un ensemble de signes qui, déchiffrés expriment une idée, livrent un message. Le livre contient des images et /ou des textes relatifs à un sujet ou un domaine précis. Le livre est aussi et avant tout un document textuel. Il vise la diffusion et la conservation de textes de nature variée à un public présent ou futur. En effet, la diffusion est une fonction essentielle du livre car tout livre est destiné à un public qui doit en prendre connaissance. Aussi, le livre est-il un instrument de conservation de l’information et partant, du patrimoine pour les générations futures car il peut, par la technique de la réédition et les méthodes de conservation, se transmettre au fil des âges.
En 1964 déjà, l’UNESCO dans la définition qu’elle retient du livre, estime qu’il s’agit d’une « publication n’étant pas périodique, qui est imprimée et qui compte au moins 49 pages » (Cnrtl.fr, 2008). Ainsi n’est pas un livre un document ne respectant pas ces critères ; autrement-dit, cette définition exclut tout document inférieur à 49 pages : les périodiques et autres supports (magazines, presse,..) qui font l’objet de publications à des périodicités régulières ne sont pas des livres. La définition de l’Unesco est assez restrictive en ce qu’elle réduit le domaine de définition du livre aux monographies.
Plusieurs autres définitions sont données au livre partant de l’approche selon laquelle « il est un document transportable, formant une unité et conçu comme tel » (wikipedia.org, 2008). Selon cette approche, le livre, dans sa conception et sa fabrication, est destiné à être consulté pour recherche, information ou divertissement. Le livre forme un tout indivisible et quand même il est reparti en plusieurs volumes, chacun d’eux représente un livre. Cependant, la transportabilité du livre est remise en cause vu l’avènement du livre électronique. En outre, un livre publié à titre personnel serait-il encore un livre et qu’en est-il du livre électronique abordé tantôt, vu qu’il n’est pas objet matériel ? Pour d’autres, il représente la « subdivision d’un ouvrage contenant plusieurs chapitres » (Gloubik.info, 2009). Une telle approche ne rend pas compte du livre en tant qu’objet matériel, ce qui intéresse au contraire.
Vu les difficultés rencontrées dans la définition du livre l’on s’est tourné en France vers une définition légale ; or la loi française, comme partout ailleurs, n’en propose aucune. En revanche, selon l’administration fiscale en 1971, « le livre est un produit bénéficiant d’un taux de TVA réduit de 5,5% » (Arpel.aquitaine.fr, 2008). Le plus important dans cette définition fiscale est la valeur attribuée au livre en tant que bien économique. Et il semble que l’application d’une fiscalité réduite résulte d’une volonté politique française de promouvoir le livre et d’assurer la rentabilité de la filière. On pourrait parler d’une discrimination positive du livre encore inexistante en Côte d’Ivoire. Mais toujours en 1971, la Direction générale des impôts semble apporter une définition fort inclusive. Selon la circulaire 3C-14-71 du 30 Décembre de ladite direction, « Un livre est un ensemble imprimé, illustré ou non, publié sous un titre ayant pour objet la reproduction d'une œuvre de l'esprit d'un ou plusieurs auteurs en vue de l'enseignement, de la diffusion de la pensée et de la culture […] » (Arpel.aquitaine.fr, 2008). Cette définition a le mérite d’être large car, à la différence de l’Unesco, les fiscalistes mus par l’intérêt pécuniaire, laissent ouverte cette définition dans laquelle on peut inscrire les périodiques, magazines. Elle pose surtout des conditions de fond et de forme: dans la forme, les ensembles imprimés sont considérés comme des livres et non plus seulement les grands volumes imprimés. Dans le fond, « il faut un enrichissement de la pensée » (Arpel.aquitaine.fr, 2008) et tout document ayant l’apparence d’un livre ne saurait être considéré comme tel selon l’administration fiscale, s’il y a absence d’apport intellectuel. L’innovation technologique semble constituer la limite principale de cette définition car « que dira-t-on du livre sur cédérom qui supporte une TVA propre au disque » (Arpel.aquitaine.fr, 2008) ? Et quid du livre électronique qui est une véritable pomme de discorde entre les éditeurs traditionnels et les éditeurs électroniques quant aux subventions ?
Au total, retenons que le livre inclut les monographies, les grands volumes et les ensembles imprimés ainsi que les périodiques à caractère scientifique. Il s’agit concrètement des œuvres de fiction (romans, nouvelles, théâtres, contes, poésie), des ouvrages documentaires ainsi que des périodiques selon la classification de Dewey par exemple, les livres pour enfants, les livres de jeunesse et les ouvrages de référence. Ces différentes catégories peuvent faire l’objet d’une promotion radiophonique avec des séries d’émissions auprès des publics.

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