lundi 10 mai 2010

Coup d'Etat, Régina YAOU

Arrivée à 15 h 53 mn, on s’est installé, dans l’attente de l’entame de la cérémonie qui se tenait au troisième étage de la LDF. Pour cette activité autour du livre, un public en nombre relativement restreint attendait l’auteure prise dans un embouteillage, apportant ainsi son soutien à la promotion du livre et de la lecture et plus particulièrement à Régina YAOU. On notait la présence du nouveau Directeur du Livre et de la Documentation du Ministère de la Culture et de la Francophonie.

I- Une auteure et une plume

Le premier point de la cérémonie a été la présentation de la biographie de l’auteure par Mme Claire Elvire. On retient, entre autres éléments, que née en 1955 à Dabou, Régina YAOU est aujourd’hui Mme N’DOUFFOU. Ses talents d’écriture, elle commence à les exercer en 1975 alors qu’elle est élève au Lycée Technique d’Abidjan. Elle remporte un concours de nouvelles organisé par les Nouvelles Editions Africaines (NEA) avec son œuvre la citadine. A l’âge de 22 ans, elle publie sa première œuvre et débute ainsi une carrière d’écrivaine avec des œuvres qui sont distribuées en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso. L’auteure a environ 19 titres parmi lesquels figurent :
- Lezou Marie ou les écueils de la vie ;
- Le prix de la révolte ;
- Aihui Anka, défi aux sorciers ;
- La révolte d’Affiba ;
- L’indésirable ;
- Le glas de l’infortune
Régina YAOU s’est également essayée à la collection « adoras »dans laquelle elle a publié des œuvres sous les pseudonymes de Joëlle Anskey ou de Ruth Owouochi:
- Symphonie et Lumières ;
- Cœurs rebelles ;
- La fille du lagon ;
- Les miraculés.
Deux séjours aux Etats-Unis en tant que « Guest lecturer » auprès de quelques universités américaines lui ont permis d’animer des conférences et actuellement, elle prépare une étude comparative sur les contes dans le sud des Etats-Unis et ceux de la Côte d’Ivoire.

II- Editeurs et Libraires, des mailons incontournables de la chaîne du livre

Le Directeur Général de NEI-CEDA, Monsieur Guy LAMBIN a affirmé toute sa satisfaction de travailler avec l’auteure qui révèle à chaque parution, la dynamique de son talent qui s’incarne dans le paradoxe entre la tradition et la modernité. Cette œuvre est le fruit de 10 années de travail, de complicité et d’effort sur un manuscrit qui décrit la profondeur du livre et de l’écriture. L’auteure a un niveau semblable à celui de Alain MABANCKOU car ses œuvres sont étudiées dans les Universités américaines et devrait se vendre en Europe. Cependant, les éditeurs français demeurent encore réticents.

Pour Monsieur René YEDIETTI, PDG de la LDF et parrain de la dédicace, c’est un honneur fait à sa structure que de parrainer cette énième œuvre de Régina YAOU. En tant que lecteur de Régina YAOU, il est content d’accueillir cette dédicace qui reflète le degré d’implication de la LDF dans la promotion du livre et de la lecture.
Ce point de la réunion a permis de mesurer la force de l’édition et le courage de la librairie dans un pays du Sud comme la Côte d’Ivoire. En effet, à l’instar des industries culturelles du Sud, l’industrie du livre en Côte d’Ivoire connaît des moments difficiles relevant d’un certain nombre de paramètres parmi lesquels les choix des instituions de la République. Des éditeurs français ont été retenus pour la fabrication des livres inscrits au programme scolaire au détriment des éditeurs ivoiriens. Or sans éditeurs, il n’y a pas de livres. Le rôle des NEI-CEDA dans la promotion du livre et le développement du secteur en Côte d’Ivoire est important. Les revenus générés par l’édition scolaire permettent un investissement dans la littérature générale, ce qui permet aux éditeurs de publier plusieurs œuvres, aux diffuseurs-distributeurs d’enrichir leurs catalogues, aux libraires d’ouvrir plusieurs boutiques sur l’étendue du territoire et aux auteurs de vivre de leur métier sans chercher à se faire forcément éditer en France.

III- La problématique de la dédicace

Tenant compte de la lecture d’un passage de l’œuvre (pages 58 à 61), renforcée en cela par le mot de l’auteure et les échanges qui s’en suivirent, il est possible d’asserter que l’ouvrage dédicacé est un roman de155 pages et qui a pour titre Coup d’Etat. L’auteure qui avait, jusque là, habitué son public à des contrastes du genre coutume-modernisme, présente une autre facette de son art bâti sur un autre mode de rédaction. En effet, s’inspirant d’un événement vécu par la Côte d’Ivoire le 24 décembre 1999, à savoir la chute de l’un des régimes les plus stables d’Afrique, l’auteure donne vie à une histoire qui naît d’un coup d’Etat. En effet, un officier de la junte qui a pris le pouvoir rencontre une fille (Carole) dans une voiture neuve qu’il essaie de réquisitionner avec sa troupe. C’est le coup de foudre ; et commence là une idylle qui va se compliquer lorsque doit venir le mariage. Car, « une galipette » mal achevée avec son ex-fiancé complique tout. Régina YAOU a une autre vision du coup d’Etat de 1999 : pas de tristesse, pas de viol, pas de mort, ou de destruction de biens mais de l’amour, de la passion. Dans une atmosphère empreinte de sentimentalisme, l’auteure parle de société, de religion, de foi, d’amitié, de revanche,….. Un ouvrage à lire.

Après la séance de dédicace, le public a partagé un cocktail avec l’auteure.

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