jeudi 4 juillet 2013

LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ET L’EMPLOI VERT

III.1- L’organisation Internationale du Travail (OIT)
 Le véritable potentiel de l'économie sociale et solidaire
Le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, a plaidé pour une meilleure compréhension de la capacité de l'économie sociale et solidaire (ESS) en 2013 qui regroupe les coopératives, les entreprises sociales et les organismes mutualistes à agir de manière positive sur l'économie.

S'exprimant lors de l'ouverture de la conférence organisée par l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) Potential and Limits of Social and Solidarity Economy (Le potentiel et les limites de l'économie sociale et solidaire), M. Ryder a déclaré que le travail décent était menacé par les politiques d'austérité que de nombreux gouvernements ont adoptées pour répondre à la crise économique.

"Nous devons comprendre plus en profondeur ce que les entreprises et les organisations de l'économie sociale et solidaire peuvent offrir pour garantir la multiplication des emplois décents et productifs dans un cadre durable."

Dans les régions rurales où résident 75 pour cent des populations pauvres du monde les coopératives, les sociétés mutualistes et les organismes de microfinance sont des acteurs clés pour atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et d'insertion sociale, a expliqué M. Ryder.

III.2- Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)

 La promotion de l'économie verte dans six secteurs clés permet de créer de nouvelles opportunités commerciales

Rendre le commerce international plus écologique représente une étape essentielle afin d'atteindre le développement durable, et les pays en développement (PED) sont bien placés pour aider à promouvoir cette transition, selon un nouveau rapport diffusé aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
" Aujourd'hui, dans un monde de plus en plus interconnecté où des milliards de dollars en biens et services sont échangés chaque année, rendre le commerce international plus écologique présente toujours des défis, mais offre également des opportunités considérables ", a déclaré Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE. " Si nous voulons inverser le déclin de la biodiversité à l'échelle planétaire, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), mettre un terme à la dégradation des terres et protéger nos océans, il est impératif que le commerce international devienne plus durable et contribue à la protection du capital naturel des économies du monde en développement ".
Au cours des deux dernières décennies, le commerce n'a cessé de s'élargir, favorisant ainsi la croissance économique et le progrès et permettant d'éradiquer la pauvreté dans les PED. Dans le même temps, toutefois, l'augmentation du volume des échanges a exercé une pression supplémentaire sur les ressources naturelles, entraîné l'accroissement des émissions de GES et contribué aux inégalités sociales.
La structure du commerce international montre que les PED, et en particulier les pays les moins avancés (PMA), dépendent toujours largement des produits basés sur les ressources naturelles et des matières premières pour leurs exportations. Toutefois, afin d'atteindre un développement économique durable à long terme, les PED doivent saisir les opportunités tangibles et réelles qui leur permettront de diversifier leur économie et de se positionner de manière à tirer parti de la demande globale croissante pour des produits et services plus écologiques.
Bien qu'il ne représente encore qu'une faible part du marché international, le commerce de produits certifiés et de biens et services environnementaux est en hausse en termes absolus. Par exemple, le marché mondial des technologies à basse émission de carbone et à haut rendement énergétique, qui comprend les produits innovants dans le domaine de la fourniture d'énergie renouvelable, devrait presque tripler pour atteindre 2,2 milliards de dollars US d'ici à 2020.
Le rapport intitulé " L'économie verte et le commerce » tendances, défis et opportunités ", constate que les PED disposant d'abondantes ressources renouvelables sont bien placés pour exploiter les opportunités leur permettant d'augmenter leurs parts de marché dans le commerce international des biens et services durables.
Le rapport fait l'analyse de six secteurs économiques (agriculture, pêche, forêts, manufacture, énergies renouvelables et tourisme) dans lesquels les débouchés commerciaux existent, et identifie les mesures, telles que les réformes politiques et la certification, pouvant aider les PED à tirer parti de ces marchés.
Certaines des tendances relevées dans ce rapport illustrent ci-dessous ce potentiel dans les secteurs étudiés :
  • Agriculture : le marché mondial des aliments et boissons biologiques devrait s'accroître et atteindre 105 milliards de dollars US d'ici à 2015, par rapport à une valeur totale de 62,9 milliards de dollars US en 2011. Ainsi, la production de thé respectant les normes en matière de durabilité a augmenté de 2 000% entre 2005 et 2009.
  • Pêche et aquaculture : la pêche d'espèces sauvages déjà certifiée ou en cours d'évaluation complète enregistre des captures annuelles de près de 18 millions de tonnes métriques de fruits de mer. Cela représente environ 17% de la capture annuelle mondiale dans le secteur de la pêche d'espèces sauvages, et la demande dépasse largement l'offre. De plus, la valeur totale de fruits de mer d'élevage conformément aux normes de durabilité certifiées devrait atteindre 1,25 milliard de dollars US d'ici à 2015, comparé à 300 millions de dollars US en 2008.
  • Forêts : au début 2013, la surface totale de forêts certifiées à travers le monde s'établit à près de 400 millions d'hectares, ce qui représente environ 10% des ressources forestières mondiales. Les ventes de produits ligneux certifiés totalisent plus de 20 milliards de dollars US par an.
  • Industrie manufacturière : de nombreux fournisseurs rendent leurs pratiques plus écologiques dans le but de sécuriser leur positionnement au sein des chaînes d'approvisionnement internationales. Cette démarche est illustrée, par exemple, par une hausse de 1 500% du nombre de certifications ISO 14001 à l'échelle mondiale dans la gestion de l'environnement entre 1999 et 2009.
  • Énergies renouvelables : depuis 1990, la croissance mondiale annuelle des capacités d'approvisionnement en panneaux photovoltaïques, énergie éolienne et biocarburants représente en moyenne respectivement 42, 25 et 15%. En 2010, les investissements dans la fourniture d'énergies renouvelables ont atteint 211 milliards de dollars US, soit cinq fois plus qu'en 2004, et plus de la moitié de ces investissements ont été réalisés dans les PED. Les PED ont considérablement augmenté leurs exportations d'équipements destinés à l'exploitation des sources d'énergie renouvelables tels que les panneaux photovoltaïques, les éoliennes et les chauffe-eau solaires, tout en élargissant leur potentiel afin d'exporter l'électricité issue de sources renouvelables.
  • Tourisme : en 2012, le nombre de touristes internationaux a pour la première fois atteint un milliard par an. Dans les PED, la part de marché dans cette industrie est passée de 30% en 1980 à 47% en 2011 et devrait atteindre 57% d'ici à 2030. Le sous-secteur connaissant la croissance la plus rapide dans le domaine du tourisme durable est l'écotourisme, qui est centré sur les activités liées à la nature. De nombreux PED disposent d'un avantage comparatif dans le secteur de l'écotourisme du fait de leurs environnements naturels, leur patrimoine culturel et les possibilités de circuits d'aventure.
" Le passage à une économie verte peut ouvrir la voie à de nouveaux débouchés commerciaux, qui à leur tour permettront de rendre le commerce international plus durable ", a déclaré M. Steiner. " Dans le même temps, le commerce de biens et de services environnementaux est manifestement un domaine dans lequel de nombreux PED possèdent un avantage concurrentiel. Grâce à la mise en place de politiques et régimes tarifaires adaptés, les PED sont bien placés pour encourager la transition mondiale vers une économie plus durable ".

III.3- L’Organisation de Coopérations et de développement Economiques (OCDE)

S’agissant du défi de la croissance verte  et du développement, visant à répondre aux besoins sans dilapider les ressources, les pays en voie de développement sont confrontés à des capacités insuffisantes et dépendent de leurs ressources naturelles. La croissance verte représente aussi une opportunité pour passer à des modes de production et de consommation durables en améliorant les infrastructures. L’OCDE travaille à l’étude de stratégies qui pourraient être mises en œuvre dans cette perspective. L’OCDE présente une initiative concrète pour globaliser et partager les connaissances grâce à une « plateforme de connaissances sur la croissance verte », mise au point dans le cadre d’un partenariat mis au point entre le global green growth institute, l’OCDE, le PNUE et la Banque Mondiale et lancée du 11 au13 janvier 2012 au Mexique, visant à faciliter la coordination, la dissémination et le partage des connaissances sur l’économie verte. Sa mission consiste à identifier et traiter les principales lacunes de connaissances théoriques et pratiques en matière de croissance verte et aider les pays à créer, initier et appliquer des projets dans ce domaine tout en facilitant le partage des connaissances.
tion� f c s �O G s. Dans ce même esprit, les projets et les programmes mis en œuvre dans le cadre de l’économie verte devront être soumis aux évaluations des incidences environnementales.


En outre, de nouvelles pratiques telle que l’écoconception à partir des ressources renouvelables permet l’intégration de l’économie verte dans l’économie traditionnelle en favorisant la prise en compte de l’environnement sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit ou d’un service dès leur conception. Une initiative de partenariat dans ce cadre est de nature à permettre la collecte et l’échange des meilleures pratiques et les outils disponibles au niveau francophone et international pour mutualiser les moyens, créer des plateformes collaboratives (experts et entreprise) sur l’écoconception, l’évaluation environnementale (ACV), la conception en vue du recyclage, la responsabilité élargie des producteurs, etc., en s’appuyant sur les normes internationales en matière de management de l’environnement (ISO 14000 et autres) ou d’écoconception des produits et des bâtiments. Une telle plateforme constituerait une source de sensibilisation, de veille et d’aide à la décision

2-      Les participants au colloque « forêt, économie et lutte contre la pauvreté », ont considéré qu’au-delà des services économiques (production et exploitation de produits ligneux et non ligneux, écotourisme, etc.), la forêt dispense aussi de services intangibles difficilement quantifiables que l’économie moderne ignore et au mieux peine à prendre en compte : les services éco-systémiques (régulation climatique, hydrographique, pédologique et biologique) les services socioculturels (production de valeurs symboliques, culturelles, artistiques, patrimoniales, éducatives et de ressourcements physiques et spirituels). Les systèmes agroforestiers contribuent à garantir ces trois types de service. Il est ainsi recommandé l’intégration des systèmes agro-forestiers dans la définition des forêts afin de permettre leur éligibilité aux programmes de financement des services écosystémiques (CDM, PES, REDD+). Considérant plus particulièrement les enjeux globaux posés par les forêts du Bassin du Congo, les participants appellent à leur conservation et leur gestion durable. Les pays devraient mener des stratégies intégrées du développement durable où la forêt et les produits qui en sont extraits jouent pleinement leurs rôles notamment à travers des politiques nationales, des initiatives régionales et internationales, aux travers des cadres juridiques adéquats tant pour les forêts que pour les systèmes agroforestiers. Les pays devraient également veiller au soutien de leurs populations locales et autochtones pour leur assurer la pleine maîtrise sur les ressources et services des forêts dont elles dépendent. Il apparaît donc important d’investir dans la recherche et le renforcement des capacités afin de faciliter la prise de décision, ce qui nécessite une gouvernance et une mobilisation intersectorielle pour assurer une valorisation durable des services rendus par les forêts au niveau des pays et au niveau international.

-          La participation de la Francophonie à RIO+20
Du 13 au 22 juin 2012 s'est tenue à Rio la conférence RIO+20. Une délégation de la Francophonie dirigée par l'Administrateur de l'OIF y a pris activement part. Elle a suivi en qualité d'observateur les négociations débutées le 13 juin au centre de congrès.

La Francophonie, en marge de la conférence, a mené des activités parallèles comme contribution aux débats et échanges permettant de développer des propositions de solutions et de pistes d'actions pour la mise en œuvre du contenu de la Déclaration adoptée. La délégation de l'OIF a aussi participé à plusieurs évènements organisés par des pays membres de l'OIF et autres partenaires.

La journée du 21 juin a accueilli la concertation  francophone de haut niveau sous la présidence de la Suisse et l'évènement parallèle conjointement organisé avec le Secrétariat du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), en présence de Messieurs l'Administrateur de l'OIF et le Secrétaire exécutif des ACP. Ces deux évènements ont constitué les points culminants de la participation francophone à RIO+20 avec la présence, notamment, des Présidents du Bénin et d'Haïti, du Premier ministre du Québec, d'une quinzaine de ministres  et de hautes personnalités de l'espace francophone. Ils ont enregistré une présence moyenne de 200 personnes environ  avec un débat très fructueux. L'Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie (IEPF), organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a joué un rôle important dans 
l'organisation et le bon déroulement de la participation de la Francophonie à Rio+20.

II.2- Les actions
-          Les actions de sensibilisation, de formation (c’est ainsi que la CNF a en projet un séminaire de formation des élus locaux à l’économie verte) et d’information ;
-          Le colloque International sur le droit de l’environnement du 29 au 31 Octobre 2013 à Abidjan, organisé par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable.
-          La Francophonie tient à maintenir ses fonctions même en matière d’économie verte à savoir, les fonctions de service, de mobilisation, de médiation et de contribution.
II.3- Les structures  francophones et la question de l’emploi vert.
- La Direction du Développement Durable et de la Solidarité
L’existence de cette direction découle de l’une des quatre (4) grandes missions de la Francophonie. A travers cette direction, l’OIF entend contribuer à une meilleure gestion des ressources naturelles, à une rationalisation de l’utilisation de l’énergie, à une approche pragmatique dans le développement local et l’intégration du développement durable dans l’économie mondiale qui se doit d’être une économie sociale et solidaire.
- L’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD)
Anciennement appelé Institut de la Francophonie pour l’Energie et l’Environnement (IEPF),  l’IFDD est un organe subsidiaire de la Francophonie qui œuvre dans le domaine de l’environnement, de l’énergie et désormais du développement durable.
- Le Système Médiaterre
Il s’agit d’un système d’information francophone mondial pour le développement durable. Il publie des articles et des dépêches sur l’ensemble des domaines du développement durable dont l’emploi vert.


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