"Blanket", ce mot anglais qui veut dire couverture en français restera gravé dans ma mémoire du moins jusqu'à la fin de mon séjour égyptien. On avait vraiment besoin de couvertures encore qu'inefficaces pour assurer la chaleur dans cette température de 3°c. Oui, au sommet du mont Sinaï, nous avions eu 3°c et au pied du mont 10°c. D'une hauteur de 2285m, le Sinaï se gravit à dos de chameaux ou à pied.
Pour nous ce fut un désarroi total car aucune mesure de sécurité n'était prévue, pas même d'information préalable sur ce que nous allions vivre. Nous avons marché sur des sentiers étroits, tortueux, serpentés, pierreux, caillouteux et nous avons emprunté des escaliers pas possibles et voilà le sommet au bout de 4 heures et 30 mn dans une nuit noire. Une froideur jamais connue et une ventilation des plus audacieuses. Le Sinaï c'est du costaud.
Les camarades Senghoriens pour la plupart ont vécu des moments forts et pénibles au superlatif absolu.
Ayant quitté Dahab, nous sommes arrivés au Sinaï après 2h30mn de route et en descendant du car le froid nous fut hospitalier. Il a fallu organiser les différentes équipes en fonction des cars de transport et 3 groupes se sont constitués avec chacun à son bord un médecin au moins et un chef de file. Ensuite, chaque équipe a pris le départ avec un petit écart entre lui et le suivant.
La marche entamée, les disparités se sont creusées chacun a connu son épreuve à son niveau: jambes endolories, colonne vertébrale en souffrance, articulations ankylosées, céphalées, grippe mais pas aviaire, fièvre,... et cela se passe de commentaires.
Les frères et sœurs dans la foi ne se sont pas privés de louange au contraire, l'occasion fut celle de prier, louer et adorer le Très-haut.
Si la montée fut un véritable supplice imposant une énergie cinétique à nulle autre pareille, la descente fut un autre point difficile pour lequel il fallait une gestion efficiente de l'énergie potentielle. Le lever du soleil aidant à réduire les aléas de la froideur, il fallait apprendre à gérer ce changement climatique se présentant comme un véritable choc thermique. Une fois au pied ce fut un repos bien mérité sur les rocheuses en face du monastère Sainte Catherine qui est un lieu de conservation des vestiges mosaïques: le buisson ardent, le puits de Moïse,...
Le point d'instruction est de retenir de Moïse qu'il a passé 40 jours et 40 nuits dans ce lieu où il a reçu le décalogue venant de L'Eternel. Il faut de la persévérance dans l'épreuve car au bout de celle-ci il y a la bénédiction. Le Sinaï, je serai toujours prêt à y aller mais cette fois dans la journée sauf en été. Gloire à Dieu