Thème: Stage de formation en Financement et Economie de la Culture (DAU);
Organisateurs : Maison des Cultures du Monde (MCM), en collaboration avec l’Université Paris Dauphine ;
Date et lieu : Paris, du 14 novembre au 02 décembre 2011;
Intéressé : M. Ahioua MOULARET, Chef de Service CLAC à l’Agence Ivoirienne de Coopération Francophone (AICF).
INTRODUCTION
Du 14 novembre au 02 décembre2011, s’est tenu à la Maison des Cultures du Monde (MCM), un programme d’échanges et de formations dans le domaine de la Culture intitulé courants du monde (PCM). Logé dans des conditions adéquates, aux Résidences Citadines de Montmartre, place de Clichy dans le 18ème, nous avons pu suivre avec un vif intérêt cette formation.
POINTS DE LA FORMATION
L’essentiel de ce compte rendu portera sur les différents points dudit stage, à savoir :
I. LA CEREMONIE D’OUVERTURE
Elle s’est tenue sous la présence de madame Arwad Esber, Directrice de la MCM, de monsieur Jean-Philippe Mochon, Chef du service des affaires juridiques et internationales du Secrétariat Général (SG) du Ministère Français de la Culture et de la Communication (MCC) et de madame Delphine Borione, Directrice de la politique culturelle et du français à la Direction Générale de la mondialisation, du développement et des partenariats au Ministère Français des affaires étrangères et européennes (MAEE).
Tout en présentant le modèle culturel français, ces trois (3) intervenants ont fait ressortir la pertinence du PCM, qui se positionne comme un cadre d’expression des idées autour du développement de la culture, des politiques publiques de la culture et des tendances actuelles marquées par la révolution numérique.
En outre, ils ont rappelé que la teneur de ce programme tient à l’importance des échanges qui en découlent et du dialogue interculturel qui se crée. Le PCM est ainsi l’illustration de la diversité culturelle et des valeurs francophones de solidarité, de coopération et de partenariats entre les peuples de diverses origines mais surtout, entre des cadres culturels, des opérateurs du secteur public et privé de la culture venant des cinq (5) continents.
Les intervenants ont encouragé les stagiaires à tirer le meilleur profit de cette formation, à s’informer utilement et massivement sur les possibilités offertes par ce programme, à échanger avec les collègues des autres nationalités et permettre une restitution et un usage forts pour le développement du secteur culturel dans leur pays.
Après ces interventions, les cent-dix (110) participants se sont présentés et ont précisé leur projet et leurs attentes pour cette formation.
La cérémonie d’ouverture a pris fin à 12h00mn par un cocktail offert par la MCM.
II. LE DEROULEMENT DE LA FORMATION
La formation dispensée à la faveur du PCM s’est déclinée sous forme de tables rondes, de formations suivies à l’Université Paris Dauphine, de visites de quelques structures culturelles et de rencontres privées dans le cadre du stage.
II.1- Les tables rondes et les conférences
Elles ont eu plusieurs thématiques à savoir :
a- Présentation des missions et des départements du service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation ;
b- La scène artistique en France : nouvelles tendances ;
c- La politique culturelle et les missions du Ministère de la Culture et de la Communication ;
d- L’Institut Français ;
e- La culture, un moteur du développement et du rayonnement des territoires.
Ces activités ont brillé par la qualité des intervenants et la pertinence des thématiques. En effet, les intervenants sont des personnalités du monde culturel français qui ont bien voulu partager leurs expériences avec les stagiaires malgré leur emploi du temps très chargé. Elles ont aussi aiguisé la curiosité des participants désireux de s’enquérir du modèle culturel français qui l’un des meilleurs au monde.
L’on a compris que le développement de la culture en France est non seulement, l’affaire de l’Etat, mais aussi et surtout des collectivités territoriales, du secteur privé et enfin des ménages. A côté de cela, l’organisation de la culture, en d’autres termes la politique culturelle française, permet de voir le travail abattu par le MCC, les DRAC, les établissements public, etc.
II.2- Les formations suivies à l’Université Paris Dauphine
Après l’accueil des stagiaires à l’Université Paris Dauphine, il y a eu la présentation du stage. Les stagiaires ont ensuite fait l’exposé de leurs projets, de leurs attentes, de leur métier et de l’environnement culturel de leur pays. Ils ont aussi rencontré les étudiants du master « management des organisations culturelles » en formation initiale et en formation continue de ladite université. Il s’en est suivi des cours qui ont concerné les modules suivants conformément au programme de l’université Paris Dauphine :
a- Le paysage culturel français ;
b- Quand l’économie s’empare de la culture : perspective internationale ;
c- Evaluer le secteur culturel ;
d- Quelle légitimité pour le secteur public ?;
e- Régulation marchande et intervention publique ;
f- Visite du musée de la citée de la musique ;
g- Gestion de la production avec étude de cas;
h- Les fondements du marketing culturel ;
i- Visite de la gaîté lyrique ;
j- Le mécénat culturel en France ;
k- Etude de cas : les 12 moteurs financiers du musée du Louvre et leur marketing associé ;
l- Etude de cas : l’Opéra de Paris
On retient que la décentralisation de la culture est une réalité car, ce secteur est aussi financé par les collectivités territoriales à savoir les régions, les départements et les communes qui disposent de crédits propres. En effet, depuis 1980Financement parallèle de la culture par les collectivités territoriales. On assiste aussi à un regroupement des communes lors des arbitrages ou conférences budgétaires. Il en découle plusieurs chapitres financiers avec des avantages fiscaux dont, les taxes sur la valeur ajoutées (TVA) réduites du livre, le système des intermittents de spectacle qui s’évalue à un million (1.000.000) d’euros.
Le financement de la culture en France obéit à un système de recyclages qui sont des prélèvements fiscaux opérés sur certaines activités pour financer des secteurs de la culture :
- Taxes sur les CD vierges ;
- Taxes sur les billets de cinéma : 11% de taxe spéciale additionnelle pour le fonds d’aide à la production ;
- Taxe radio ;
- Taxe de 2% sur le chiffre d’affaires des organes de télévisions ;
Cette politique de recyclage alimente plusieurs fonds pour le développement du secteur à l’instar du fonds du Centre National du Cinéma, financé à hauteur de un milliard (1.000.000.000) d’euros par la billetterie et les organes de télévisions.
En 2007, le MCC connaît des réformes dont la plus importante est la Loi Organique de Loi de Finance (LOLF). Les réformes ont pour but de transformer le MCC en un secteur performant. L’une de ces réformes majeures qui va suivre la LOLF, est la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Une telle réforme implique le soutient apporté aux Directions et le non remplacement de un (01) fonctionnaire sur deux (02).
La dynamique de la culture en France résulte aussi de l’action non négligeable du secteur privé. En effet, le mécénat d’entreprise, qui est très développé, permet de combler le vide laissé par les subventions de l’Etat qui sont de plus en plus réduites. Les grosses fortunes et les entreprises sont constamment sensibilisées sur la nécessité de soutenir la culture de sorte à assurer un patrimoine pour les générations futures.
Le management et le marketing des institutions culturelles n’est pas en reste car, il a permis de développer une offre variée de produits aux publics. Aujourd’hui, des institutions telles que le Musée du Louvre ont développé une expertise et on assiste au contrat de création du Louvre de Dubaï pour un montant de quatre-cents millions (400.000.000) d’euros. Des structures telles que l’opéra de paris, le Musée de la citée de la musique et gaîté lyrique, ont développé un management offensif basé sur programmation variée avec des expositions montées de mains de maître.
La révolution du numérique permet d’offrir une gamme de choix aux publics dont les catégories vont des enfants aux séniors avec des activités adaptées à chaque public sans oublier les rencontres croisées pour resserrer le lien social.
La formation à l’université paris Dauphine a pris fin le 30 novembre par la remise des attestations et un cocktail.
II.3- Les rencontres privées dans le cadre du stage
Ces rencontres qui se sont présentées comme de véritables situations de contacts professionnels, ont concerné les structures suivantes :
a- Le Centre National du Livre pour développer des contacts quant au financement d’un projet de création d’une structure de distribution - diffusion du livre en Côte d’Ivoire ;
b- L’Organisation Internationale de la Francophonie pour les projets francophones en matière de promotion du livre et de la lecture à travers les opérateurs privés ;
c- YOGAM Communications pour la promotion en Côte d’Ivoire, des jeunes talents inconnus du grand public, dans le domaine des arts, hormis la musique.
III. La cérémonie de clôture
Elle a été l’occasion pour les différents groupes de stagiaires de faire le bilan de la formation qu’ils ont reçue conformément au programme de clôture. A cet, effet, les différents rapporteurs de chaque groupe ont pris la parole à tour de rôle pour dresser le bilan de leurs activités. Retenu, comme rapporteur pour le stage DAU, nous avons produit et rapporté le bilan au nom de tout le groupe. A la suite des bilans, la Directrice de la MCM a remercié tous les stagiaires et toute son équipe qui a veillé à assurer à ce programme une réussite. Elle a invité les stagiaires à s’approprier tout ce qu’ils ont eu comme formation et comme contacts en œuvrant à la réalisation de leurs projets tirés de l’expérience de ce stage.
Par ailleurs, elle a relevé encore une fois, la particularité de ce programme qui participe de la diversité culturelle et a invité tous les stagiaires à garder les contacts entre eux afin de constituer un réseau assez fort et dynamique dans les différents secteurs de la culture.
La cérémonie de clôture a pris fin par la remise des certificats et un cocktail offert par la MCM.
IV. PERSPECTIVES
- Il découle un certain nombres de perspectives pour l’AICF comme la conclusion de partenariats avec la MCM et avec des structures assez dynamiques du monde de la culture en France, aux fins de développer des projets de formation, d’encadrement des opérateurs culturels, de soutiens à la création artistique et de la circulation dans le spectacle vivant.
- Avec une telle formation, c’est un acquis qui peut faire d’abord, l’objet d’un atelier de restitution et ensuite, l’objet d’un séminaire de formation à l’attention des cadres culturels des différentes directions et des structures spécialisées du MCF et aussi des opérateurs culturels, dans le domaine du financement et de l’économie de la culture.
- En outre, cette formation peut aussi être convertie en une discipline au sein des établissements chargés de former aux métiers de la culture ; surtout qu’un atelier sur la réforme de l’enseignement des arts et de la culture a eu lieu.
- Aujourd’hui, la création d’une association culturelle est pour nous, un projet pressant qui verra le jour incessamment afin d’œuvrer de façon performante, au développement de la culture en Côte d’Ivoire.
- Il s’avère tout aussi impérieux de poursuivre et d’approfondir ce stage par une inscription en master 2 en management des organisations culturelles à Paris Dauphine et aboutir à un doctorat dans une autre université telle que paris 13 pour une thèse en science de l’information communication ; plus précisément à l’école doctorale ERASME orientée vers les industries culturelles et dont l’axe 1, traite des recherches en culture et communication sous la direction du professeur Pierre MOEGLIN.
- C’est une relation durable qui vient naître avec le SCAC ; par conséquent, nous saurons nous rendre disponible pour animer des conférences et participer à des tables rondes sur la Francophonie ou sur l’économie de la culture dans le réseau des alliances françaises de Côte d’Ivoire.
CONCLUSION
Avant toutes choses, il convient de remercier monsieur le Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, pour nous avoir donné l’opportunité de participer à ce stage et d’avoir pris les mesures idoines pour l’obtention du visa.
Au sortir de ce stage, il est possible d’asserter que les résultats sont positifs. Le fait d’y avoir participé est une occasion pour l’AICF et pour le Ministère de la Culture et de la Francophonie (MCF), de maximiser et d’optimiser les ressources humaines disponibles et qualifiées pour atteindre des objectifs de croissance et de performance. Il y va du développement de la culture dans notre pays, par la mise sur pied d’une cellule chargé de réfléchir et d’agir sur la mobilisation des ressources pour financer la culture.
Fait à Abidjan, le 06 Janvier 2012
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