jeudi 12 avril 2012

ESPACE ECONOMIQUE FRANCOPHONE INDSUTRIES CULTURELLES


Afin d’aider au financement des filières des industries culturelles, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est orientée vers la création d’un mécanisme de fonds de garantie qui prend en charge une partie du risque de l’établissement de crédit finançant un projet culturel, réduisant ainsi son risque de perte auprès de l’entreprise éligible au fonds.
I-                  PRINCIPE D’INTERVENTION
L’établissement de crédit fait appel à un fonds de garantie lorsqu’il considère que le risque inhérent à une opération de financement qui lui est soumise dépasse sa propre capacité de prise de risques. Le fonds de garantie permet au banquier de réduire la perte financière finale qu’il aurait à supporter en cas de défaillance du débiteur. 

En prenant en charge une partie du coût du risque des opérations financées, le fonds de garantie permet aux établissements de crédit (banques, organismes spécialisés) de financer des projets qui seraient autrement considérés comme trop risqués pour être financés dans le cadre d’une opération marchande. Ce coût du risque est souvent perçu par l’établissement de crédit comme dissuasif du fait de la faible structure financière des Petites et Moyennes Entreprises (PME) en général et des entreprises culturelles en particulier. A cela s’ajoute le manque de visibilité du banquier sur le retour d’investissement. 

Le fonds de garantie bénéficie, d’une part, à l’organisme financier en lui permettant de financer des opérations qu’il aurait soit écartées soit financées à des conditions (de taux ou garantie matérielles) moins intéressantes et, d’autre part, aux entreprises culturelles, en leur permettant d’accéder au financement dans des meilleures conditions. Le fonds de garantie sert ainsi comme catalyseur dans un mécanisme de marché. La garantie ne se substitue cependant pas au crédit.

II-              PAYS/ZONES CONCERNES
Afrique de l’Ouest

- Bénin
- Burkina Faso
- Cote d’Ivoire
- Guinée Bissau
- Mali
- Niger
- Sénégal
- Togo 

Afrique du Nord

- Maroc
- Tunisie


III-           SECTEURS D’ACTIVITE CONCERNES
- production et distribution cinématographique et audiovisuelle
- industries techniques du cinéma, de l’audiovisuel et de la musique
- production et distribution de livres et des phonogrammes
- théâtre et spectacles vivants
- radios et télévision 
- presse écrite
- production de contenu multimédia culturel ou éducatif
- exploitation de salles de cinéma, de théâtre et de spectacles
- arts visuels, arts plastiques mode, artisanat et design à connotation artistique ou culturelle 

Toute opération de financement de projets d’investissement matériel ou immatériel, de production et d’acquisition d’entreprises, est éligible au dispositif.

IV-           BANQUES ET ETABLISSEMENT DE CREDITS ELIGIBLES
La garantie du fonds est ouverte à tous les établissements de crédit régulièrement installés, et opérant dans les pays retenus. Les entreprises éligibles à la garantie sont des PME, personnes morales de droit privé légalement constituées, quelle que soit leur forme juridique, installées dans l’un des pays bénéficiaires et opérant majoritairement dans l’un des secteurs d’activité éligibles. Les projets et les entreprises à financer sont soumis à l’analyse et à la sélection effectuée par l’établissement de crédit intervenant ainsi que par le gestionnaire du fonds de garantie, dont l’intérêt commun est de financer des projets jugés économiquement et financièrement viables.
V-               LES PARTENAIRES LOCAUX RETENUS PAR L’OIF
L’OIF a établit des partenariats avec des établissements financiers spécialisés des pays bénéficiaires afin de déléguer la gestion du fonds de garantie, dont le cadre de fonctionnement est fixé et formalisé dans une convention ad hoc. Les partenaires retenus sont des sociétés financières qui sont les dépositaires et les gestionnaires du fonds de garantie doté par l’OIF. La gestion des fonds ainsi que l’analyse et l’évaluation du risque des dossiers présentés à leur garantie sont entièrement déléguées à la société de gestion.

Les gestionnaires du fonds de garantie sont des organismes neutres, indépendants et ouverts à tout le système financier des pays respectifs. Leur assise financière est suffisante pour rassurer les établissements de crédit intervenants de la solidité du dispositif.

Les partenaires financiers de l’OIF dans ce projet sont les suivants :

- Pour le Maroc : la Caisse Centrale de Garantie (basée à Rabat), institution financière spécialisée dans la gestion de fonds de garantie

- Pour la Tunisie : le Ministère de Finances tunisien, qui a délègue la gestion du fonds à l’organisme de gestion du Fonds National de Garantie tunisien : Tunis Ré, société d’Etat de réassurance, basée à Tunis

- Pour le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Sénégal et le Togo, la Banque de Développement et d’Investissement de la CEDEAO - BIDC, institution financière régionale, basée à Lomé, avec un actionnariat composé des 15 Etats membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Les fonds de garantie pour les industries culturelles (FGIC) ont été dotés, et sont opérationnels grâce à des conventions de gestion signées entre l’OIF et chaque partenaire. Ils ont une délégation entière au niveau de la gestion des fonds, de l’analyse et de l’évaluation du risque des dossiers sollicitant la garantie du FGIC. Ces trois fonds de garanties sont opérationnels au Maroc, en Tunisie, et en Afrique de l’Ouest, depuis l’année 2004.

Sans remettre en cause la spécificité de ce secteur, la francophonie a voulu, à travers un projet pilote, faciliter le financement marchand des industries culturelles et, si ce mécanisme s’avérait concluant, associer d’autres partenaires pour en élargir la base, et l’étendre à d’autres régions.
VI-             FINANCEMENTS 
Après une étude de faisabilité sur les freins au financement des filières culturelles (dans deux régions ciblées), les conclusions principales suivantes ont orienté le choix de l’OIF : 

- Dialogue quasi inexistant entre les institutions de crédits et les porteurs de projets culturels à la recherche de financement 

- Méconnaissance des modes de fonctionnement respectifs des parties concernées (banques, opérateurs culturels, …) 

- Opportunités insuffisamment appréhendées par les différentes parties : notamment le contexte dans lequel se développent ces activités culturelles, leurs principaux atouts, le potentiel du secteur, les opportunités existantes. 

A la lumière de ces conclusions, le choix de l’OIF s’est porté sur la création d’un mécanisme de fonds de garantie, assorti d’actions d’accompagnement des bénéficiaires.

VII-          ACCOMPAGNEMENT DES BENEFICIAIRES
Dans sa première phase, parallèlement à la dotation des fonds de garantie dans des pays ciblés, la mise en œuvre du dispositif de garantie est accompagnée d’actions complémentaires, visant à en assurer la réussite.
VII.1- Renforcer les compétences des parties prenantes au projet
Ce renforcement des compétence vise notamment les cadres et analystes financiers des établissements de crédit, la capacité de management des entrepreneurs des secteurs culturels et la formation d’un pool d’experts encadrant et formant ces derniers.
VII.2-Séminaires de formation d’entrepreneurs culturels en formulation de projets et gestion d’entreprises culturelles
L’objectif est de renforcer les capacités des entrepreneurs culturels en montage-formalisation et négociation de dossiers de financement avec leurs banques, ou bailleurs de fonds.
VII.3- Formations de cadres de banques en matière de financement et d’évaluation d’entreprises culturelles
L’objectif est de renforcer les capacités des exploitants de banque en analyse des projets et risques culturels.
VII.4- Améliorer l’environnement économique
Sensibilisation de tous les différents agents économiques intervenant dans le secteur, notamment les pouvoirs publics, pour favoriser la création des meilleures conditions favorisant l’éclosion de projet viables et rentables.
VIII-    Formations
Dans le cadre de son projet de promotion et de soutien aux industries culturelles, l’Organisation internationale de la Francophonie organise des formations en formulation de projets et gestion d’entreprises culturelles, au bénéfice des opérateurs culturels de l’espace francophone.
VIII.1- Formation des opérateurs culturels en formulation de projets et gestion d’entreprises culturelles
Dans le contexte de la mise en œuvre de son projet sur les industries culturelles, l’Organisation internationale de la francophonie a déjà organisé 15 séminaires de formation pour le renforcement des capacités des opérateurs culturels, experts, banquiers et responsables de projets de l’espace francophone. 

Ces séminaires de formation, axés sur la formulation de projets et la gestion d’entreprises culturelles, ont été réalisés dans les quatre régions suivantes : 

- Afrique du nord 

- Afrique de l’ouest 

- Afrique centrale 

- Océan indien
 

VIII.2- Formation des entrepreneurs culturels
11 séminaires de formation ont été organisées au bénéfice de 425 entrepreneurs culturels des filières édition, image et musique, dans les quatre régions susmentionnées. L’objectif principal de ces formations est de renforcer les capacités des entrepreneurs bénéficiaires en montage, formalisation et négociation de dossiers de financement avec leurs bailleurs de fonds et partenaires financiers.


 

VIII.3-  Formation des formateurs affectés au projet
2 séminaires de formation, assurés par l’école de gestion HEC-Montréal, ont été organisés avec pour objectif de constituer une équipe de formateurs, banquiers et experts des filières ciblées, à même d’assurer la pérennisation du projet.

VIII.5- Formation des banquiers et analystes financiers
2 séminaires de formation en analyse et évaluation de projets et d’entreprises culturels ont été organisés et ont bénéficié à une centaine de cadres de banques d’Afrique du nord et de l’ouest.
VIII.6- Retombées et démultiplication de ces formations
Certaines de ces formations ont été étendues, notamment dans la filière musique. D’autre part, ces séminaires de formation ont permis la mise en relation d’opérateurs économiques culturels et d’experts du Sud, favorisant ainsi la constitution de véritables réseaux à même de développer la coopération Sud/Sud dans le domaine des industries culturelles.













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