La
Côte d’Ivoire est une mosaïque culturelle de 60 ethnies encore appelée la
Nation N’ZASSA, c’est-à-dire peuple métissé formant un tout originalement et
authentiquement pluriel. Mais faute, d’une mise en évidence suffisante et d’un
véritable leadership de cette culture si diversifiée, on assiste à une
léthargie du secteur culturel.
Pourtant
la culture peut être un secteur leader en Côte d’Ivoire de par sa fonction ontologique
et fonctionnelle. En effet, les galeries d’arts, les musées, les bibliothèques,
les centres d’exposition, la filière des industries culturelles, les arts du
spectacle, les arts visuels doivent retrouver leur lettre de noblesse et
créance.
Pour
avoir un leadership culturel en Côte d’Ivoire, il faut relever le défi de
l’enseignement des arts et de la culture dans le système éducatif depuis
l’école primaire. Chose qui n’existe pas. Les ivoiriens sont friands de musique
et il faut leur donner des maisons de la musique (zouglou, coupé-décalé,
kpangô, etc.) et des espaces de légitimation de cette musique avec un label de
haute qualité qui doit avoir pour vision de s’exporter aux quatre coins du
monde.
Il
convient de signaler que les académies informelles doivent se développer, ainsi
que les laboratoires de construction de la pensée scientifique pour assurer la
réforme de l’enseignement des arts et de la culture. Un atelier a eu lieu dans
ce sens pour la réforme de l’Institut supérieur des Arts et de l’Action
Culturel (INSAAC), et on attend toujours l’application de la réforme. Il faut
former des professionnels de la culture par des formations de qualité soumises non
seulement au système LMD, mais aussi au renforcement de capacité par des
séminaires et des sessions de formation continue. La Côte d’Ivoire doit
valoriser la formation des managers et administrateurs culturels au profil
pertinent pour faire renaître la culture de ses cendres.
Il
faut aussi institutionnaliser les passeurs d’arts et de culture de sorte à
rendre la Côte d’Ivoire exportable, et ce ne sont pas les occasions qui
manquent. En resserrant le lien avec le public, on assistera à une véritable
consommation culturelle des ménages.
Le
développement de la culture passe aussi par les structures interministérielles
car la culture doit devenir un secteur transversal reconnu dans divers
secteurs. On a la culture à l’école, la culture aux affaires étrangères, la
culture en prison, la culture à l’hôpital, la culture à l’économie et aux
finances, etc. Selon Mac KEYNES, « tout
crée l’impact. », et l’impact de la culture est si grand et si fort
que les possibilités de son éclosion sont grandes par une collaboration privilégiée
avec les populations et par une éducation à la base.
S’il
y a un défi majeur que doit relever le secteur de la culture, c’est celui de la
lutte contre la pauvreté. Et à cet effet, le Document de Stratégie de lutte
contre la Pauvreté (DSRP) 2010 de Côte d’Ivoire, a identifié les industries
culturelles, comme un facteur de réduction de la pauvreté. En effet, le taux de
chômage est 48% en Côte d’Ivoire et la pauvreté s’est aggravée avec les crises
successives qu’a connues le pays depuis 1999.
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