lundi 5 novembre 2012

II- BONNE GOUVERNANCE DANS LE SECTEUR CULTUREL IVOIRIEN


La bonne gouvernance qui s’est longtemps incarnée dans la volonté politique (réglementation, infrastructures, budget), est dans ce contexte de mondialisation, en train de passer à de nouvelles tendances reposant sur des outils management qui méritent d’être épousés par le secteur de la culture. En effet, la gouvernance dans le secteur de la culture doit faire appel outre, à la rigueur et la transparence,  l’esprit d’ouverture caractérisé par la coopération culturelle bilatérale et multilatérale, la coopération culturelle décentralisée, la coopération nord-sud, la coopération sud-sud, la coopération triangle, le regroupement régional, etc.  Il en découle que doit s’approprier les directives de l’Union Economique et Monétaire Ouest  Africaine (UEMOA) renforcées en cela par des actions prioritaires et des actions d’accompagnement dans le domaine de la culture.
La mondialisation de nos jours, constitue un risque à cause de l’uniformisation qu’elle tend à créer aux niveaux des relations humaines et partant de leur culture par le nivellement des différences. Or, c’est la Culture qui précisément, peut permettre de combattre les effets pervers de la mondialisation. Par la dynamique qu’elle renferme, elle se présente comme un processus réhabilitant l’identité, elle permet au local de céder un partie de sa spécificité pour emprunter des valeurs généralisées et une part du local est insérée dans une forme d’expression qui s’universalise.
Il appartient aux Etats de mettre en œuvre les mécanismes d’un interventionnisme public adéquat. La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui de plusieurs fonds dans le secteur culturel. Le fonds national de soutien à la culture et à la création artistique, le fonds de soutien à l’initiative cinématographique, le fonds de garantie du Ministère en charge de la culture. Mais la gestion opaque de ces fonds depuis sa création, laisse les créateurs et autres professionnels de la culture dans le désespoir et la misère, car en Côte d’ivoire, de grands artistes peuvent mourir pour une ordonnance de 2.000 Frs CFA. Le Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA)  n’a jamais assez de ressources pour rémunérer les artistes. En ces fonds provenant de la parafiscalité prélevée sur 1% du chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile, est géré par le Ministère de la Culture qui en est aussi bénéficiaire au même titre que les artistes. Quelle politique ? Il faut rediriger les choses par la mise à disposition de ces fonds qui seront logés par exemple dans la Banque ivoirienne des Arts et de la Culture qui aura une gestion plus transparente chapoté par un comité de gestion outillé dans le business culturel.
Pour une bonne gouvernance de la culture,  l’élaboration d’une politique culturelle forte et pertinente s’impose. Cela a pour effet d’encadrer, promouvoir et protéger  les expressions culturelles. Cela aura pour effet boule de neige, de développer des politiques culturelles locales pour rendre les localités attrayantes mais aussi  protéger les expressions culturelles locales. Ajoutant à cela la rédaction d’agenda 21 de la culture pour chaque localité de la Côte d’Ivoire ainsi que des plans de développement socioculturels. Et ce à quoi appelle la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, qui en son article 14 demande aux Etats de prendre des initiatives en faveur de la promotion de la diversité culturelle. L’Etat de Côte d’Ivoire essaie de répondre à cette préoccupation par l’institution du Salon Internationale des Industries Culturelles d’Abidjan (SIICA).
Une bonne gouvernance de la culture aura pour effet inévitable d’assurer le rayonnement de la Côte d’Ivoire et contribuer activement au processus de réconciliation et de reconstruction pour cette nation qui sort de plusieurs années crises.

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