La
bonne gouvernance qui s’est longtemps incarnée dans la volonté politique
(réglementation, infrastructures, budget), est dans ce contexte de
mondialisation, en train de passer à de nouvelles tendances reposant sur des
outils management qui méritent d’être épousés par le secteur de la culture. En
effet, la gouvernance dans le secteur de la culture doit faire appel outre, à
la rigueur et la transparence, l’esprit
d’ouverture caractérisé par la coopération culturelle bilatérale et
multilatérale, la coopération culturelle décentralisée, la coopération
nord-sud, la coopération sud-sud, la coopération triangle, le regroupement
régional, etc. Il en découle que doit
s’approprier les directives de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) renforcées en cela par des
actions prioritaires et des actions d’accompagnement dans le domaine de la
culture.
La
mondialisation de nos jours, constitue un risque à cause de l’uniformisation
qu’elle tend à créer aux niveaux des relations humaines et partant de leur
culture par le nivellement des différences. Or, c’est la Culture qui
précisément, peut permettre de combattre les effets pervers de la
mondialisation. Par la dynamique qu’elle renferme, elle se présente comme un
processus réhabilitant l’identité, elle permet au local de céder un partie de
sa spécificité pour emprunter des valeurs généralisées et une part du local est
insérée dans une forme d’expression qui s’universalise.
Il
appartient aux Etats de mettre en œuvre les mécanismes d’un interventionnisme
public adéquat. La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui de plusieurs fonds dans le
secteur culturel. Le fonds national de soutien à la culture et à la création
artistique, le fonds de soutien à l’initiative cinématographique, le fonds de
garantie du Ministère en charge de la culture. Mais la gestion opaque de ces
fonds depuis sa création, laisse les créateurs et autres professionnels de la
culture dans le désespoir et la misère, car en Côte d’ivoire, de grands
artistes peuvent mourir pour une ordonnance de 2.000 Frs CFA. Le Bureau
Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA) n’a
jamais assez de ressources pour rémunérer les artistes. En ces fonds provenant
de la parafiscalité prélevée sur 1% du chiffre d’affaires des opérateurs de
téléphonie mobile, est géré par le Ministère de la Culture qui en est aussi
bénéficiaire au même titre que les artistes. Quelle politique ? Il faut rediriger les choses par la mise à
disposition de ces fonds qui seront logés par exemple dans la Banque ivoirienne
des Arts et de la Culture qui aura une gestion plus transparente chapoté par un
comité de gestion outillé dans le business culturel.
Pour
une bonne gouvernance de la culture, l’élaboration d’une politique culturelle forte
et pertinente s’impose. Cela a pour effet d’encadrer, promouvoir et protéger les expressions culturelles. Cela aura pour
effet boule de neige, de développer des politiques culturelles locales pour
rendre les localités attrayantes mais aussi protéger les expressions culturelles locales.
Ajoutant à cela la rédaction d’agenda 21 de la culture pour chaque localité de
la Côte d’Ivoire ainsi que des plans de développement socioculturels. Et ce à
quoi appelle la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la
diversité des expressions culturelles, qui en son article 14 demande aux Etats
de prendre des initiatives en faveur de la promotion de la diversité
culturelle. L’Etat de Côte d’Ivoire essaie de répondre à cette préoccupation
par l’institution du Salon Internationale des Industries Culturelles d’Abidjan
(SIICA).
Une
bonne gouvernance de la culture aura pour effet inévitable d’assurer le
rayonnement de la Côte d’Ivoire et contribuer activement au processus de
réconciliation et de reconstruction pour cette nation qui sort de plusieurs
années crises.
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