mercredi 23 janvier 2013

LA PROBLEMATIQUE DE LA DISTRIBUTION DU LIVRE EN CÔTE D’IVOIRE FACE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES : UN JEU ENTRE IMPRIME ET NUMERIQUE DANS UNE SOCIETE BASEE SUR L’ORAL ET FORTEMENT TRIBUTAIRE DU LIVRE-OBJET-MATERIEL


Décrétée colonie française en 1893, la Côte d’Ivoire obtient son indépendance le 07 Août 1960 avec un régime sinon ″présidentiel″, à tout le moins présidentialiste. C’est un Etat de l’Afrique occidentale qui a une superficie de 322 462 km2. A ce jour, elle compte « 30 régions, 58 départements, 243 sous-préfectures et 197 communes. Depuis 1983, la capitale est Yamoussoukro et Abidjan demeure la principale ville du pays. Inégalement répartie, la population évaluée à environ "23 millions d’habitants" est plus concentrée dans le sud ; elle est une mosaïque de 70 ethnies avec une population d’immigrés estimés au 1/3 de sa population et le français est la langue officielle » (tlfq.ulaval.ca, 2008). Avec « 5300 km de route bitumée, l’agriculture occupe 60 à 65% de la population active ; le taux de scolarisation varie entre 42,4% et 83,4% et le taux de scolarisation des filles dans certaines zones  est de 33% » (Sylla, 2007 pp.11-12). Après une croissance économique dans les vingt premières années de son indépendance due à la bonne tenue des cours du café et du cacao, le pays connaît une crise économique dans les années 80. Mais c’est surtout l’année 1999 qui va marquer les bouleversements de cette jeune république ; en effet, un coup d’Etat plonge la Côte d’Ivoire dans une période d’instabilité dont le fait marquant sera la crise politico-militaire de Septembre 2002 avec pour conséquence la partition du pays en deux zones : le nord occupé par les rebelles appelés forces nouvelles et le sud par les forces gouvernementales avec à leur tête, le président légitimement élu. Les tentatives de résolution du conflit ivoirien entamées  à Dakar, Lomé, Linas-Marcoussis, Accra, Pretoria demeurées infructueuses, il a fallu attendre 2007, pour que les accords de Ouagadougou signés par les seuls protagonistes enclenchent le processus de paix encore soumis à des difficultés. L’élection présidentielle de 2010 a donné lieu à une violente crise post-électorale. Mais aujourd’hui, avec la reconnaissance de la victoire du Président Alassane OUATTARA, l’accalmie est revenue et le pays semble amorcer une relance économique (plus de 8% de croissance en 2012) avec l’aide de la communauté internationale init et9� t��}j �� it d’auteur en tant que principale rémunération des créateurs intellectuels. Mais le décret N°81-232 du 15 Avril 1981 avait déjà créé le Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA) qui bénéficie d’un monopole de gestion du droit d’auteur.

L’édition quant à elle implique, outre le MCF, le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le Ministère de l’Intérieur (MI) car, le livre en tant qu’objet culturel est aussi un bien économique qui fait appel aux notions de droit privé et de fiscalité. Cela s’inscrit dans les accords ratifiés par la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’UEMOA ; lesquels reprennent les protocoles de Florence et de Nairobi relatifs à l’exemption des droits de douane et la simplification des formalités administratives sans oublier la baisse de la  Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). C’est aussi le cas du code général des impôts qui exempte de Taxe sur les Prestations de Services (TPS), les livres, les disques et les phonographes.
Le dépôt légal quant à lui, est régi par le décret N° 62-28 du 02 Février 1962, et relève non plus du MCF, mais du MI.
Les bibliothèques et les centres de documentation sont présents aussi bien dans l’administration publique que dans l’administration  privée. C’est surtout dans le cadre de partenariats avec l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF) devenue Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 2005, et la coopération française d’une part que vont naître les centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) et d’autre part, avec le programme d’appui au développement culturel (PADEC) pour la création de bibliothèques et centres de prêts (BCP). Le décret N°86-448 du 25 Juin 1986 conjointement signé par le Ministère des Affaires Culturelles, le MEF et le MI transfère compétences aux communes pour la création d’équipements et la gestion de certains établissements culturels tels que les bibliothèques, centre culturels, musées, etc. Les bibliothèques vont naître aussi dans le cadre du projet BAD dont le volet documentation est le PARMEN, né à la suite d’une convention entre  le MEN et la Banque Africaine de Développement.
Le caractère particulier du livre fait de sa gestion un compromis entre le MCF et d’autres ministères. Le décret N°2001-153 du15 Mars 2001 portant organisation du MCF confère à celui-ci la responsabilité de la politique du livre en Côte d’Ivoire. S’appuyant sur la Direction du Livre et de la lecture (DLL), il détermine les actions à mener. Il y a aussi la Bibliothèque nationale organisée par le décret N°71-434 du 10 Septembre 1971 qui recueille, conserve et diffuse toute production imprimée nationale. Le cas du Centre National du Livre (CNL) est souvent évoqué mais il n’a jamais fonctionné de façon effective et ses missions se résument à être un organe de suivi des résolutions et de promotion du livre et de la lecture par la recherche de financement. On ajoute à cela le Ministère de la Formation Professionnelle et le MEN dont la direction de la pédagogie et de la formation continue gère toute la chaîne des manuels scolaires selon l’arrêté N° 0025/MEN/CAAB du 28 Février 2001.

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