mercredi 18 mai 2011

Conclusion

L’espace radiophonique ivoirien est meublé de 93 radios de proximité qui se répartissent sur toute l’étendue du territoire et œuvrent à la diffusion de l’information y compris dans les localités reculées du pays. Et de façon générale, les radios ivoiriennes participent à l’animation socioculturelle de leurs zones d’intervention. Cependant dans leurs programmations, les émissions littéraires apparaissent comme les moins nanties vu l’intérêt manifesté pour les programmes susceptibles d’attirer les annonceurs. En Côte d’Ivoire, comme au Québec, les émissions littéraires ne sont pas plus de deux (02) par semaine sur les chaînes de radios et télévisions. Au Canada, la Société Radio Canada dispose d’une (01) seule émission littéraire quand la CBC, la branche anglophone dispose de six (06) émissions : quatre (04) à la radio et deux (02) à la télévision. Cela démontre-t-il d’un particularisme de gestion attaché à la langue française ou au milieu francophone ? L’on ne saurait le dire ! Toujours est-il que la marginalisation du livre dans les médias traduit une situation difficile quant à la promotion du livre et de la lecture surtout pour la Côte d’Ivoire pays d’Afrique francophone pour qui la formation est un défi à relever pour atteindre le développement.

A travers une démarche empreinte des méthodes de recherche scientifique (méthode systémique, méthode historique, méthode fonctionnaliste et analyse comparative), cette étude a restitué ne serait-ce qu’en partie la situation du livre et le rôle des radios pour leur promotion. En effet, depuis les indépendances, la Côte d’Ivoire a mis un accent particulier sur l’édition en se dotant de deux maisons d’éditons pour la diffusion du manuel scolaire. Aujourd’hui, elle dispose de nombreux éditeurs. A côté de cela, les médias dont les radios sont très présentes vu la libéralisation de l’espace audiovisuel. Ces deux structures sociales que sont le livre et les médias remplissent comme partout ailleurs, des fonctions d’information, de formation et de divertissement pour l’épanouissement des populations ivoiriennes.

Avec les entretiens et les enquêtes, il ressort qu’il y a une demande évidente. En effet, les radios de proximité viennent en troisième position des radios les plus écoutées ; ce sont des vecteurs de cohésion sociale qui interviennent sur la plus petite unité médiatique du territoire national. Pour cela, elles constituent des acteurs incontournables dans toute politique de promotion et de sensibilisation dont celle du livre et de la lecture. Elles sont l’interface qui permet la diffusion du livre sonore ou du livre imprimé. Par leur singularité, elles peuvent intégrer les partenaires sociaux aux différents processus de développement. Toutefois, la pertinence de leur action ne serait qu’un leurre si les structures du livre ne montaient pas au créneau pour réfléchir sur la question et agir en conséquence A cela s’ajoutent les radios religieuses qui, écoutées par 62,50% des enquêtés, se posent comme des partenaires susceptibles de soutenir la promotion du livre.

Le stage à la RCV a permis d’acquérir de l’expérience quant à la production d’émissions radiophoniques en particulier et une vision large des métiers de la radio et qui autorise à comme solution possible au problème du livre, notre projet.

Le projet "Parlons Livre" se présente comme une originalité en matière de promotion du livre par les radios de proximité. En effet, il permet aux auteurs d’avoir accès à la radio et d’agir de concert avec les élèves qui sont des lecteurs programmés. Il s’adresse aussi à tous les publics et facilite la compréhension des livres dont la lecture individuelle est souvent difficile à assimiler. Avec des moyens modestes et une capacité d’autofinancement réaliste ce projet se veut réalisable, faisable et viable. En outre, il prend comme appui les radios de proximité qui sont des partenaires utiles pour atteindre les masses.

Ce projet n’attend que d’être soutenu et c’est un appel lancé aux partenaires nationaux et internationaux au développement et à tous ceux qui veulent voir les enfants de demain triompher dans la connaissance et non dans l’ignorance, dans la paix et non dans la violence.

Au total, cette étude se veut être une contribution au débat du livre et à l’enrichissement de ce secteur par les réflexions et suggestions. Faire de la lecture le loisir préféré des ivoiriens suppose l’approfondissement de la notion même du livre. C’est pourquoi bon nombre d’interrogations restent en suspend notamment :

- le rôle des collectivités territoriales pour le développement du livre en Côte d’Ivoire et ce, au regard de l’agenda 21 de la culture.

- l’analyse qualitative et quantitative de la programmation culturelle dans les médias ivoiriens. L’apport de l’industrie du livre au développement économique et social de la Côte d’Ivoire car il faut le noter « Le livre est un outil indispensable pour l’éducation, l’information, l’expression créatrice, le progrès social, le plaisir personnel et le dialogue des cultures. Il est à la fois un objet de culture et un objet économique » (Charte du don du livre, 2008).

- la distribution du livre en Côte d’Ivoire quand on sait que ce maillon est inexistant.

- les bibliothèques scolaires comme outils de diffusion de la culture ivoirienne

Il s’agit de questions d’un intérêt certain susceptibles d’attirer l’attention des professionnels et des chercheurs désireux de faire évoluer l’industrie du livre.


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