mercredi 18 mai 2011

LA MÉDIATION, UN REMEDE A LA MARGINALISATION DU LIVRE

La médiation est la rencontre de l’offre culturelle et de la demande. Elle se présente comme le lien indispensable entre la création artistique et la réception. Elle est le fait non seulement des radios de proximité mais aussi des acteurs du livre. Dans le rôle de médiation joué par les radios de proximité, trois dimensions telles que présentées par Tétu peuvent être retenues. (Tétu, 2005, p.4-5).

IV.1 La médiation des radios de proximité

Cette médiation peut se situer à trois niveaux.

D’abord, elle vise la notoriété de l’auteur et c’est pourquoi elle est appelée médiation de promotion ; elle est celle de l’auteur vers le public. Elle rapporte la singularité de l’auteur et la spécificité de ses textes, de son écriture. Faire connaître l’auteur au public : son parcours, ses intentions, son message, ses collections,… Cette notoriété s’incarne dans le portrait et l’interview, instruments médiatiques au service de l’auteur. Mais la médiation de notoriété s’apprécie à travers des acteurs sociaux habilités à assurer la notoriété de l’auteur : il s’agit de l’auteur lui-même, des lecteurs, et des experts.

Ensuite, elle assure la reconnaissance ou l’identité. Cette médiation intervient entre le lectorat et le public général ou l’auditorat des radios de proximité. A ce niveau, c’est la relation entre le lecteur et le public qui est mise en exergue de sorte à légitimer le livre auprès des publics.

Enfin, elle parle de « notabilisation » (Tétu, idem). La "notabilisation" traduit non seulement la relation qui existe entre les organisateurs d’un événement littéraire ou un éditeur et le public mais aussi l’intervention des mécènes, paramètres qui visent à institutionnaliser le livre comme un secteur dynamique. La forme du récit pourra servir à établir et forger la notabilité de façon permanente du secteur du livre et de ses acteurs vers un public.

IV.2 La médiation en matière de livre

La médiation en matière de livre et de lecture peut s’entendre aussi du rôle exercé par les structures du livre notamment les bibliothèques qui ont une médiation à un triple niveau. En effet, « le bibliothécaire est un médiateur culturel (dans son rôle de médiateur entre le savoir et les lecteurs) ; médiateur social (dans son rôle entre les usagers et les lecteurs eux-mêmes) ; mais aussi un médiateur institutionnel (dans son rôle de médiateur des lecteurs auprès de l’instance politique et administrative), il est passeur de mots, de messages, de connivence, d’enthousiasme, de croyances, d’espoir,…» (Bruillon et Ducas, 2006, p.91). Cela nous amène à comprendre la position stratégique du bibliothécaire qui détient la connaissance dans son fonds documentaire et la transmet à un public désireux d’apprendre à partir des activités d’animation, de prêts de documents et de formation des lecteurs à la recherche de l’information. Mieux, il permet à ces lecteurs de tisser entre eux des liens et développer une nouvelle relation basée sur un lien documentaire reflétant les aspirations et les goûts communs pour la bibliothèque. Ceci explique l’existence des comités de lecture, clubs littéraires et autres groupes d’animation au sein de la bibliothèque. La bibliothèque elle-même est le fruit d’une volonté de l’administration publique ou privée en vue de satisfaire les besoins d’une population donnée d’où le pôle administratif dans lequel le bibliothécaire, fonctionnaire, est un intermédiaire efficace pour l’échange entre ces deux entités car l’orientation des choix de la bibliothèque en termes de financement et de règlementation est le fait des pouvoirs publics sur la base des besoins exprimés par les usagers. On pourrait représenter cette médiation de la bibliothèque autour du livre par le schéma suivant :


Figure 1. Les médiations de la bibliothèque


Source : Bruillon et Ducas, 2006

IV.3 Des actions d’ensemble

Il demeure certain que la détermination d’une véritable politique du livre relève de la responsabilité première des structures du livre tant dans le secteur public que privé. Dans le cadre des politiques culturelles, cette responsabilité mérite d’être assumée afin d’impulser le développement de la culture. Ainsi donc, les structures du livre restent des acteurs de premier plan quand les médias sont des partenaires privilégiés au même titre que les écoles. Le livre, restant confronté à l’attrait grandissant de la télévision et son corollaire de téléréalité et autres programmes de divertissement, doit s’adapter aux circonstances du temps et de l’espace; les acteurs du livre doivent inscrire celui-ci dans le comportement des populations par l’offre de son contenu empreint de l’identité culturelle et de la diversité culturelle faute de quoi il périrait. C’est pourquoi avec marc MENARD nous pouvons affirmer que « dans un monde de plus en plus dominé par l’image et la brièveté, le livre devra se faire une place, prouver qu’il a encore un rôle à jouer dans cet univers. Prouver qu’il est peut être et peut être même un peu plus que les autres, porteur de symbolique et de culture. […] Il s’agit d’un choix de société. C’est non seulement l’industrie du livre qui doit relever le défi, mais aussi l’ensemble du monde de l’éducation, des bibliothèques et des médias» (Menard, 2001).

Les auteurs proposent des solutions sur la question ; cependant, le traitement de celle-ci reste confiné aux seules contrées du nord à l’exception de Tudesq qui aborde la radio en Afrique. C’est le lieu de signaler que les ouvrages d’auteurs du sud sont rares sur la question d’où la nécessité d’un travail de recherches à ce niveau. Il est à noter que nonobstant certaines limites, la revue de littérature nous a permis de comprendre l’universalité du problème du livre dans les médias et nous donne de faire des propositions. En effet, vu la situation difficile du livre dans les médias telle qu’abordée par les auteurs, une revalorisation du média livre s’impose. Celle-ci nécessite une méthode d’approche méthodologique et pratique pour une reconsidération du cadre juridique et institutionnel.


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