mercredi 18 mai 2011

METHODE D’APPROCHE POUR UNE REVALORISATION DU LIVRE DANS LES RADIOS DE PROXIMITE

Cette méthode d’approche s’inscrit dans un double cadre à la fois méthodologique et pratique.

I CADRE METHODOLOGIQUE

Le cadre méthodologique présente la manière et la logique selon lesquelles la recherche fut conduite. Celles-ci constituent un aspect de la démarche permettant d’apporter des réponses aux questions posées. Ce cadre se compose de méthodes et techniques de recherche.

I.1 Les méthodes de recherche

La méthode de recherche peut être définie comme « l’organisation logique d’une série finie d’opérations à exécuter de façon ordonnée pour parvenir à une connaissance susceptible de vérification et/ou expérimentale ». (Comoé, 1981, p46). Trois méthodes ont servi la recherche du présent travail à savoir la méthode systémique, la méthode historique et la méthode fonctionnaliste

I.1.1 La méthode systémique

Les phénomènes de communication se présentent comme un tout global constitué de plusieurs éléments qui entretiennent entre eux des relations, des corrélations et des interactions. Cela explique le choix de la situation du livre dans les radios de proximité. Il convient de replacer le livre dans le giron de la culture et les radios de proximité dans la grande famille des médias. Le système devenant dynamique, le livre et la radio de proximité trouvent leur fondement dans les relations qu’ils entretiennent respectivement avec les autres domaines de la culture et des médias. Il en découle une influence du et sur leur milieu. Cette méthode peut se résumer à « un vocabulaire commun, une technique pour traiter les grandes organisations, une approche systémique là où il existe de nombreuses interactions, la substitution de la notion dynamique de relations aux anciennes entités statistiques, une possibilité d’atteindre l’essentiel de la vie sociale en termes de communication, d’information. Enfin un moyen d’étudier de façon opérationnelle, les notions de but, de besoins, de symboles, de conscience de soi, de processus socioculturels » (Burkley, 1964, p.18). Cette méthode quoique pertinente ne fut pas exclusive, l’utilisation de la méthode historique s’est avérée nécessaire.

I.1.2 La méthode historique

L’histoire du livre et de la radio en Côte d’Ivoire nous a permis de saisir non seulement la genèse de ces deux notions, leur évolution mais aussi et surtout de restituer les faits et les événements dans leur totalité, de franchir l’aspect linéaire et subjectif de l’histoire en tant que récit pour atteindre l’actualisation des données économiques, sociales et culturelles dans lesquelles les événements se situent. Ainsi, l’origine et l’évolution du livre et de la radio de proximité avec leur caractéristique propre sont des étapes de l’histoire de la société ivoirienne.

I.1.3 La méthode fonctionnaliste

« La méthode fonctionnaliste suppose que la nature et l’existence de faits sociaux et culturels se réfèrent à la fonction qu’ils occupent. Ainsi, selon les fonctionnalistes, tous les éléments de la société sont fonctionnels ; autrement-dit, ils interviennent sur d’autres aspects de la structure ou du fonctionnement de la société » (encarta.msn.com, 2008). Cette méthode permet de dégager une analyse sur la finalité ou la fonction remplie par le livre et la radio de proximité. Il ressort que ces deux éléments remplissent des fonctions de formation, d’information et de divertissement au sein de toute société. Prenant appui sur ces fonctions, on comprend dès lors que le disfonctionnement d’un élément produit des effets sur les autres. C’est ce qui fonde l’intérêt de cette recherche qui participe à son niveau de la prise en compte du livre dans les grilles de programmation. Se situant dans la défense du droit à l’information culturelle, les populations de l’intérieur (urbaines et rurales) doivent bénéficier de la présence des radios émettant dans leur localité.

A cela s’ajoute l’analyse comparative de la situation du livre et de la radio aussi bien En Côte d’Ivoire, au Québec et en Egypte sans oublier les références faites à la France. Les méthodes de recherche ainsi présentées s’accompagnent de techniques de recherche.

I.2. Les techniques de recherche

Les techniques de recherche utilisées dans le cadre de cette étude reposent sur l’observation documentaire, l’observation participante et l’enquête.

I.2.1 L’observation documentaire

Elle a nécessité le passage en revue de la documentation écrite, audiovisuelle et multimédia

La documentation écrite

Les documents textuels permettent en tant que sédiments ou traces d’activités sociales ou privées, de recueillir ce qui a déjà été dit sur ce sujet. Ils sont d’une grande utilité pour fonder, critiquer et justifier les affirmations contenues dans la présente étude. Aussi l’étude du livre et de la radio requière-t-elle une connaissance conceptuelle ou théorique des documents. Cette recension des écrits prend en compte l’origine du livre et de la radio en Côte d’Ivoire, les étapes de leur évolution et les rapports qu’ils entretiennent avec les autres acteurs sociaux. Des articles scientifiques, des périodiques, des ouvrages de référence, des ouvrages courants et des ouvrages spécialisés ont servis de base à la bibliographie.

La documentation audiovisuelle

Ecouter, visionner et répertorier des documents audiovisuels se sont avérés utile à la recherche sur le livre et la radio et à la construction de cette étude. Les productions de programmes et d’émissions télé et radios analysées à partir de cassettes et disques compacts ont permis de comprendre les concepts, les paramètres de diffusion et de production sans oublier les principes de réalisation. C’est ainsi qu’à l’Université Senghor, nous avons visionné des émissions "apostrophes" de Bernard Pivot et à Abidjan, nous avons écouté des livres sonores à l’Université de Cocody.

La documentation multimédia

L’avènement du multimédia avec l’internet implique le traitement de l’information en un temps record. Cette catégorie se présente comme le siège d’une information riche et variée dans divers domaines de la connaissance. Des sites, des moteurs de recherche et des méta-moteurs ont permis de trouver des informations pertinentes et assez récentes. Il s’agit de sites relatifs aux activités du livre et de la radio pour les théories dans ces domaines A côté de l’observation documentaire, se présente l’observation participante.

I.2.2 L’observation participante

Le choix du thème a nécessité des recherches et des investigations auprès des structures de radios et des structures du livre aussi bien en Côte d’Ivoire, en Egypte qu’au Québec.

Ainsi, au Québec, les relations entre livre et médias ont conduit outre la Radio centre-ville (structure d’accueil), à des visites dans les structures suivantes : Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), l’Association Nationale des Editeurs de Livres (ANEL), Radio-Canada, l’Association Culturelle passerelle, CIBL Radio-Montréal. En Egypte, la visite de la bibliothèque de l’Université Senghor, de la « biblothéca Alexandrina », de la médiathèque du centre culturel français d’Alexandrie et de la foire du livre d’Alexandrie ont permis de comprendre le circuit du livre dans cette partie du monde. En côte d’Ivoire, la problématique posée par le sujet a conduit à la visite de la Direction du livre du MCF, de l’ASSEDI, des éditions NEI-CEDA, du CNCA et de la Librairie de France Groupe. La descente sur le terrain et la pratique des métiers de la radio à Montréal comme de celui de conservateur documentaliste responsable de bibliothèques à San-Pedro en Côte d’Ivoire, ont permis de tisser des liens et établir des contacts avec les professionnels de ces deux secteurs. Cette observation a eu pour effet de mieux appréhender les spécificités de ces deux domaines ainsi que les implications techniques et matérielles qui en découlent et partant de choisir une approche possible.

I.2.3 L’enquête

La circonscription de l’objet de l’étude a fait appel à une enquête reposant sur l’entretien et le questionnaire.

L’entretien

L’entretien (en Côte d’Ivoire, au Québec et en Egypte) a permis de recueillir des informations et des témoignages à partir de contacts ou de personnes ressources ciblées appartenant au domaine du livre et de la radio et relevant des théoriciens et des praticiens. L’entretien repose sur un guide d’entretien présentant des questions prévues à l’avance et suivant un ordre donné (Voir annexe N°4, guides d’entretien). Les questions ouvertes ont pu faire l’objet de modification. Les groupes de questions concernent :

· la genèse, le statut juridique et l’évolution de la structure ;

· les ressources de la structure ;

· les stratégies de promotion de la culture adoptées par la structure ;

· la contribution à la promotion du livre ;

· les relations livre-média ;

· les propositions pour une dynamique de la politique du livre.

L’entretien s’est déroulé avec des acteurs du monde radiophonique et littéraire et notamment, les administrateurs de prix littéraires à Radio-Canada, directeurs de radios (RCV, CIBL), professeurs d’université, responsables d’éditeurs et de maisons d’éditions, animateurs de radios, journalistes. L’entretien ainsi élaboré est suivi d’un questionnaire.

Le questionnaire

Il a permis de donner la possibilité aux populations de se prononcer quant à la situation du livre et de sa promotion sur les radios ivoiriennes et partant, de faire des propositions (voir annexe N°5 fiche d’enquête, p.79-81). De façon pratique, il a consisté à poser par écrit à des sujets, une série de questions relatives à la radio, au livre et tout ce qui en découle.

La typologie du questionnaire

Le questionnaire proposé est d’administration directe c’est-à-dire que les personnes interrogées ont eu à le remplir elles-mêmes. En outre, il est assorti de questions à réponses fermées (oui-non) et de certaines questions à réponses ouvertes. Cette combinaison participe de la volonté de mieux cerner le degré de satisfaction ou d’insatisfaction et de défaillance afin de confirmer les hypothèses émises.

Définition des objectifs du questionnaire

Les objectifs sont les résultats attendus. Pour les atteindre, il a fallu préciser en l’espèce que le questionnaire avait pour objectifs de recenser les problèmes rencontrés par les auditeurs ivoiriens en matière d’émissions culturelles et éducatives afin de mieux répondre à leurs attentes. Il vise, en outre, à préciser le degré du problème et l’intensité de celui-ci. Le questionnaire fut proposé aux populations sans distinction aucune sur une période d’un mois.

L’échantillonnage

L’échantillon est constitué sur une population indéfinie. Il s’agit d’un échantillon accidentel car les caractéristiques des personnes interrogées n’ont pas été établies en fonction de l’étude. Ainsi, les habitants de toutes les agglomérations et travailleurs des services visités furent soumis à ce questionnaire. Adressé à un grand nombre de personnes, seules 24 ont bien voulu y répondre.

Les méthodes du questionnaire

Le questionnaire de l’étude obéit à une méthode approximative car il vise à déterminer les attitudes et les opinions des personnes enquêtées quant à leur appréciation en matière de radio et d’émissions littéraires sur les différents médias.

La démarche ainsi adoptée pour l’analyse et la recherche dans le cadre de cette étude n’est pas allée sans difficultés au niveau matériel, documentaire et humain. En effet, la collecte des données a eu pour obstacles l’obsolescence des bases de données et autres statistiques dans l’industrie du livre ivoirien et dans le domaine des radios. Faire des recherches loin de la Côte d’Ivoire s’est avéré un handicap pour le contact d’un grand nombre de spécialistes du secteur du livre et de la radio. En Egypte, la barrière linguistique rend difficile la communication avec les professionnels du livre et la bibliographie sur la question s’est avérée limitée.

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