mercredi 18 mai 2011

ETAT DES LIEUX DE L’ENVIRONNEMENT DU LIVRE ET DE LA RADIO EN CÔTE D’IVOIRE

L’énoncé de la situation de la radio et du livre en Côte d’Ivoire passe par l’examen du cadre juridique et institutionnel pour en ressortir la problématique.

I CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

I.1 La gestion du livre en Côte d’ivoire

La gestion du livre en Côte d’Ivoire passe par l’analyse de l’environnement juridique et institutionnel ainsi que par celle de la chaîne du livre; Cette analyse s’est effectuée à partir des informations disponibles dans le guide des professionnels du livre en Côte d’Ivoire (Guide, 2003, pp.17-62).

I.1.1 L’environnement juridique et institutionnel

Les textes majeurs qui organisent et réglementent le domaine du livre se présentent comme un cadre incluant l’élaboration de la conduite et de la politique du livre, l’édition, le dépôt légal et les bibliothèques. L’élaboration et la conduite de la politique du livre sont le fait du décret 2001-153 du 15 mars 2001 qui place la politique du livre sous la responsabilité du Ministère de la Culture et de la Francophonie (M.C.F.). Vu l’importance du livre dans le système de formation, le Ministère de l’Education Nationale (M.E.N.) intervient dans le cadre de la politique sectorielle du manuel scolaire précisé dans le Programme National de Développement du secteur Education Formation (P.N.D.E.F.). Par ailleurs, la loi N° 96-564 du 25 Juillet 1996 définit et protège le droit d’auteur en tant que principale rémunération des créateurs intellectuels. Mais le décret 81-232 du 15 Avril 1981 avait déjà créé le Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA) qui bénéficie d’un monopole de gestion du droit d’auteur.

L’édition quant à elle implique, outre le MCF, le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le Ministère de l’Intérieur (MI) car le livre en tant qu’objet culturel est aussi un bien économique qui fait appel aux notions de droit privé et de fiscalité. Cela s’inscrit dans les accords ratifiés par la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’UEMOA ; lesquels reprennent les protocoles de Florence et de Nairobi relatifs à l’exemption des droits de douane et la simplification des formalités administratives sans oublier la baisse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). C’est aussi le cas du code général des impôts qui exempte de Taxe sur les Prestations de Services (TPS), les livres, les disques et les phonographes.

Le dépôt légal quant à lui est régi par le décret N° 62-28 du 02 Février 1962 et relève non plus du MCF mais du MI.

Les bibliothèques et les centres de documentation sont présents aussi bien dans l’administration publique que dans l’administration privée. C’est surtout dans le cadre de partenariats avec l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et la coopération française d’une part que vont naître les centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) et d’autre part, avec le programme d’appui au développement culturel (PADEC) pour la création de bibliothèques et centres de prêts (BCP). Le décret 86-448 du 25 Juin 1986 conjointement signé par le Ministère des Affaires Culturelles, le MEF et le MI transfère compétences aux communes pour la création d’équipements et la gestion de certains établissements culturels tels que les bibliothèques, centre culturels, musées, etc. Les bibliothèques vont naître aussi dans le cadre du projet BAD dont le volet documentation est le PARMEN, né à la suite d’une convention entre le MEN et la Banque Africaine de Développement.

Le caractère particulier du livre fait de sa gestion un compromis entre le MCF et d’autres ministères. Le décret 2001-153 du15 Mars 2001 portant organisation du MCF confère à celui-ci la responsabilité de la politique du livre en Côte d’Ivoire. S’appuyant sur la Direction des Arts et de l’Action culturelle (DAAC) et la sous-direction du livre et des médias, il détermine les actions à mener. Il y a aussi la Bibliothèque nationale organisée par le décret 71-434 du 10 Septembre 1971 qui recueille, conserve et diffuse toute production imprimée nationale. Le cas du Centre National du Livre (CNL) est souvent évoqué mais il n’a jamais fonctionné de façon effective et ses missions se résument à être un organe de suivi des résolutions et de promotion du livre et de la lecture par la recherche de financement. On ajoute à cela le Ministère de la Formation Professionnelle et le MEN dont la direction de la pédagogie et de la formation continue gère toute la chaîne des manuels scolaires selon l’arrêté N° 0025/MEN/CAAB du 28 Février 2001.

I.1.2 La chaîne du livre: peut-on parler d’une industrie du livre?

En Côte d’Ivoire, le livre suit une chaîne semblable à celle de tous les systèmes (voir annexe, filière livre, p.83) qui commence par la création puis la production, la diffusion-distribution, la commercialisation et la consommation.

La création est le lot de l’écrivain, personne qui donne naissance à l’œuvre en tant que création artistique dans un ou plusieurs genres littéraires tels que le roman, la nouvelle, la poésie, le théâtre, le récit, le conte et l’essai. A côté des œuvres de fiction, il y a des ouvrages documentaires, des monographies comme des périodiques ; les auteurs sont de toutes les couches sociales: universitaires, professionnels, enseignants, journalistes, des personnes physiques ou morales…. Il s’agit de parler du livre ivoirien de langue française en sa totalité ou en partie. Les auteurs, écrivains, illustrateurs, "bédéistes" sont réunis au sein de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (AECI). Celle-ci œuvre à la découverte puis à la promotion des jeunes écrivains à travers des concours de création littéraire mais aussi à l’amélioration de la situation des auteurs dans leur relation avec les éditeurs pour le respect et le paiement des droits d’auteur. Il existe des éditions à compte d’auteur, situation dans laquelle l’auteur finance lui-même les frais d’édition de son œuvre, ou des cas de commande d’œuvres par l’éditeur.

Pour ce qui est de la production, on y inclut les activités d’édition et de fabrication du livre. L’édition a connu une émergence avec la naissance du Centre d’Edition et de Diffusion Africaines (CEDA) en 1961 et l’ouverture d’un bureau à Abidjan des Nouvelles Editions Africaines (NEA) qui deviendra Nouvelles Editions Ivoiriennes (NEI) en 1992. Ces deux maisons d’édition vont contribuer à l’édition des livres scolaires résultant du programme "école et développement" adopté par le gouvernement. Dans les années 90 vont naître plusieurs maisons privées d’édition qui vont se regrouper en Association des Editeurs Ivoiriens (ASSEDI) créée en 1998 et initiatrice du salon International du Livre d’Abidjan (SILA). Mais la prédominance du secteur informel dans l’univers du livre rend difficile l’exercice du métier. Aussi, vu la faiblesse du maillon distribution, les éditeurs se chargent eux-mêmes d’acheminer les livres à la commercialisation.

Après l’édition c’est la fabrication du livre avec le technicien prépresse qui traduit l’ensemble des personnes qui interviennent dans l’impression du livre. Le prépresse s’organise autour du prépresse traditionnel, du prépresse assisté par ordinateur, la prémaquette, la mise en page, le montage, la recherche et le traitement de l’image. La première imprimerie à voir le jour en Côte d’Ivoire fut l’imprimerie nationale mais aujourd’hui de nombreux imprimeurs du secteur privé ont vu le jour pour la fabrication des « 7 sept millions de livres imprimés chaque année » (rezoivoire.net, 2008) mais qui accomplissent pour la plupart des travaux de villes (cartes de visites, calendrier,..). En sus, les coûts de fabrication élevés du livre obligent certains éditeurs à se tourner vers des imprimeurs étrangers notamment en France, en Italie, au Maroc, en Tunisie et au Liban. Ce maillon qui implique des machines est très peu développé d’où la petitesse de la taille du marché du livre en Côte d’Ivoire. Il en découle un certain nombre d’entreprises exerçant dans l’informel.

La distribution-diffusion du livre, est une activité exercée par très peu d’acteurs du livre. On pourrait même dire que le maillon de la distribution du livre est inexistant en Côte d’Ivoire. Seul l’éditeur NEI-CEDA dispose d’un groupe de diffusion dont l’activité consiste à propager le plus largement possible les ouvrages en fonction du public cible. On considère "édipresse" comme l’unique diffuseur, cependant, cette société est beaucoup plus axée sur la presse locale et internationale, le livre ne représentant qu’une part très réduite de son activité. Cela explique la faiblesse de la production nationale et le marché se voit investi en grande majorité par le livre importé. Après sa fusion avec SALIPACI, la Librairie de France devient un distributeur dont le monopole reste de fait sur ce maillon.

Acteur de la promotion du livre, le libraire assure la commercialisation du livre en proposant une diversité d’ouvrages à un public ou une clientèle. Le métier de libraire s’exerce en principe dans un espace spécifique, convivial, structuré, lumineux ; c’est la matrice du concept de librairie. Les libraires ivoiriens sont regroupés au sein du Collectif des Libraires Professionnels de Côte d’Ivoire (CLPCI) en vue de la défense de leurs intérêts et de la promotion de leur profession. On note cependant que le livre circule de façon inégale entre les différentes zones de la Côte d’Ivoire ; à cela s’ajoute la grande présence des "librairies par terre" et des librairies ambulantes qui connaissent du succès en raison de leur proximité aux populations et du prix moins élevé des livres qu’elles offrent.

A la fin de la chaîne se trouvent les consommateurs parmi lesquels les bibliothèques et centres de documentation, acteurs essentiels de la chaîne qui constituent des points de rencontre privilégiés entre le public et le livre. Depuis les indépendances et même bien avant, la Côte d’Ivoire a connu des bibliothèques pour ensuite bénéficier du soutien des organisations internationales dans le cadre de projets d’action culturelle (PARMEN, PADEC,). Mais les problèmes infrastructurels et de ressources humaines sans oublier la situation que traverse actuellement le pays rendent difficile le maillage du territoire national en bibliothèques. Comme consommateurs, il y a aussi les établissements d’enseignements car le manuel scolaire représente les « 70% » (entretiens en annexe, p.77-78) de la production éditoriale en Côte d’Ivoire. Depuis le préscolaire jusqu’au supérieur, c’est une clientèle captive qui procure à l’industrie du livre l’essentiel de ses revenus. On n’oublie pas les ménages qui achètent le livre même en quantité réduite ; la situation que traverse le pays rend le pouvoir d’achat faible quant à acquérir des livres.

On peut donc parler en Côte d’Ivoire d’une chaîne du livre aux maillons perceptibles avec une prédominance du secteur informel. On note aussi la faiblesse de la technologie, des investissements et du marché. C’est une filière dont le maillon faible est la diffusion-distribution.

I.2 La radio en Côte d’Ivoire

« La radio est le média le mieux africanisé » (Tudesq, 2002, p.21). Il faut en comprendre non seulement son étendue sur tout le continent mais aussi et surtout son accessibilité et son appropriation par les populations africaines. Face à la télévision, média coûteux requérant un personnel qualifié et à l’internet nécessitant des investissements lourds, la radio est un média de première génération moins lourd et moins coûteux que les populations africaines ont adopté. Force est de constater que les populations aussi bien urbaines que rurales sont informées des événements sociaux et internationaux par le biais du petit poste récepteur "rivé à l’oreille".

I.2.1 Historique

En Côte d’Ivoire, la période coloniale a été surtout caractérisée par l’inexistence et / ou la précarité des moyens de communication de masse. A la faveur de la lutte émancipatrice, la radiodiffusion sera créée par l’administration coloniale avec pour objectif de mieux cerner l’opinion et les réalités anticolonialistes. La première radio est née à Abidjan, aux bords de la lagune Ebrié en 1949, période de l’après deuxième guerre mondiale marquée par l’éveil des nationalismes et l’évolution des colonisés. La lutte émancipatrice et anticolonialiste avait, depuis la conférence de Brazzaville en 1944, pris un essor fulgurant et s’exposait désormais à la répression de plus en plus vive de l’administration coloniale. Dans cette atmosphère de tension, va naître la radio expérimentale dans les locaux des postes grâce à un émetteur "TECHARD " de 2002 Watts. « En 1950 RADIO-ABIDJAN va naître et fonctionner avec des techniciens venus de Dakar. En Février 1951, on entend sur les ondes de cette radio, les premières productions avec un budget de 60.000 FF soit un équivalent de 6.000.000 FCFA sous la gestion effective de la métropole à travers la Société de Radiodiffusion de la France d’Outre-mer (SOFAROM) » (Assovie, 2001, p.19) jusqu’en 1962, période à laquelle elle passe sous le contrôle de l’Etat de Côte d’Ivoire et de l’Office de Coopération Radiophonique (OCORA). « Il en découle que le budget de la nouvelle radio est d'une part, cofinancé par l’Etat ivoirien à 50% et d’autre part, par la coopération française qui prend en charge l’autre moitié » (Assovie, 2001, p.19). La volonté politique s’affirme progressivement en faveur de la prise en charge effective de la radiodiffusion ivoirienne par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Après une longue période marquée par l’expansion et la toute puissance de la radiodiffusion nationale ivoirienne, il faut attendre les années 90 pour la libéralisation de l’espace audiovisuel qui se voit désormais peuplé de moult stations radio. Grâce au concours de la Banque Mondiale et de l’AIF (ex-ACCT), le processus va donner naissance à quatre radios rurales. En vérité, il s’agissait plus d’une décentralisation de la radio nationale que de la naissance de véritables radios au service du développement local. «Ainsi la radio nationale qui conserve une grande place, couvrait 8O% du territoire en 1995 et couvre aujourd’hui presque tout le pays. Les radios privées longtemps limitées surtout à des radios étrangères et religieuses connaissent un grand développement » (Tudesq, 2002, p.45).

I.2.2 Typologie des radios en Côte d’Ivoire

Avec une télévision bien implantée et une radio en essor considérable, la Côte d’Ivoire dispose de stations de radio émettant toutes en modulation de fréquence. L’organisation de ce secteur tient compte des diverses catégories de radio, du système législatif et des structures de régulation. On compte plus d’une centaine de radios en côte d’ivoire reparties en huit catégories différentes. Le répertoire des radios, nommément désignées et géographiquement situées, se trouve présenté dans le répertoire des radiodiffusions et la typologie des radios de Côte d’Ivoire (en annexe N° 8, p.84).

Mais quelle que soit leur catégorie, les radios se présentent comme des entités sociologiques indispensables et de ce fait, peuvent être sollicitées pour tous les faits sociaux: éducation, santé, politique, agriculture, économie, science, culture,… Dans le domaine du livre, la radio en Côte d’Ivoire a difficilement contribué à renforcer la promotion du livre en vue de l’éducation et la formation des masses. A travers les émissions littéraires, culturelles et éducatives et même, dans les émissions spécialisées et les bulletins d’information, le livre se présente péniblement aux auditeurs.

I.2.3 Le cadre juridique en matière de médias

«A l’aube de l’indépendance, la Côte d’Ivoire va s’octroyer cet outil de communication qu’est la RTI, pour répondre aux besoins des populations. Au départ, seule la radio fonctionnait lorsque la loi N° 62 – 401 du 31 Septembre 1962 crée le Service Public National (SPN).Mais il faut attendre les années 1990, après un long mutisme juridique ayant entraîné la caducité des textes pour voir une loi sur la libéralisation de l’espace audiovisuel» (Assovie, 2001, p.20). C’est ainsi que la loi N°91-1001 du 27 Décembre 1991 fixe le régime juridique de la communication audiovisuelle. Mais les radios non publiques feront l’objet pour leur existence d’un texte en 1995. Il s’agit du décret 95-714 du13 Septembre 1995 qui fixe a posteriori les règles de fonctionnement des radios de proximité. Au préalable, le décret 92 - 419 du 13 Juillet 1992 portant organisation du CNCA fait son entrée pour la précision des attributions du CNCA dans le processus d’attribution des fréquences et d’analyse des conventions. L’ordonnance 2000-456 du 30 Juin 2000 modifiant et complétant la loi de 91, renforce les pouvoirs du CNCA vis-à-vis des concessionnaires de services de médias, mais surtout donne une composition des membres qui passent de 10 à 09.

Les tentatives de résolution de la crise ivoirienne vont conduire aux accords de Linas-Marcoussis du 24 Janvier 2003. Le point 5 de l’annexe stipule que « le gouvernement de réconciliation nationale devra veiller à ce que les médias contribuent à la paix par la condamnation de toute incitation à la haine, à la violence et à la xénophobie propagées par les politiques; ils doivent garantir la neutralité et l’impartialité du service public des médias et leur indépendance » (grip.org, 2008). Ils vont aboutir à l’adoption par l’Assemblée Nationale de la loi N° 2004-644 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la communication audiovisuelle actuellement en vigueur. Avec 212 articles, cette loi se veut techniquement améliorée ; elle prône l’équité et l’égalité de tous devant le service public de la communication audiovisuelle et prévoit des mesures en cas de mésusage des médias. Elle réaffirme aussi la présence et le rôle des instances de régulation des médias.

I.2.4 Les acteurs du monde des médias

Ils sont de diverses catégories et concernent les instances de régulation, d’autorégulation et les associations de journalistes. Ce sont :

- le Ministère de la communication : il exerce les attributions du gouvernement en matière de communication sur toute l’étendue du territoire national. A ce titre, il élabore, met en œuvre et suit la politique du gouvernement.

- le Conseil National de la Communication audiovisuelle : institué par la loi de 91, il n’a cessé de voir son fonctionnement modifié au cours des différents textes de loi. C’est une autorité administrative importante qui veille au libre exercice de la communication audiovisuelle. Il dispose des pouvoirs d’investigations, d’enquêtes, de contrôle et de sanctions contre les concessionnaires et contre les journalistes et techniciens.

- le Conseil National de la Presse : institué par la loi 91-1033 du 31 Décembre 1991 portant régime juridique de la presse. C’est une instance de régulation dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est chargé d’observer l’évolution de la presse nationale et de veiller à son pluralisme.

- L’Observatoire de la liberté de la Presse, de l’éthique et de la déontologie qui veille au respect de l’éthique et de la déontologie et à la liberté d’expression dans le métier de journaliste..

- l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire qui une organisation essentielle chez les journalistes.

- la commission Paritaire d’Attribution de la Carte d’identité du Journaliste Professionnel et des Professionnels de la Communication Mise en place dans le but d’assainir le corps des journalistes et des acteurs de la communications.

A cela s’ajoute l’union nationale des radios de proximité qui appartient à l’univers des associations professionnelles des différents médias.


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